Vertbaudet : un accord avec la direction met fin à plus de deux mois de grève

June 02, 2023
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A Marquette-lez-Lille dans le Nord, 72 grévistes réclamaient depuis le 20 mars une augmentation des salaires.

"Notre combat a servi à quelque chose." Les 72 grévistes de l'enseigne de puériculture Vertbaudet, mobilisés depuis le 20 mars sur l'entrepôt de Marquette-lez-Lille (Nord), ont signé un accord avec la direction mettant fin à plus de deux mois de mobilisation tendue, vendredi 2 juin. "La direction de Vertbaudet annonce la conclusion d'un protocole de fin de grève conclu avec les représentants de la CGT de l'entreprise", a affirmé la direction à l'AFP. "Il comprend la levée du piquet de grève" à minuit "et le retour au travail des 72 grévistes" mardi.

"Nous sommes très contentes, notre combat a servi à quelque chose, financièrement je vais devoir me restreindre un peu ces prochains mois mais cela en valait la peine", s'est réjouie Anaïs Vanneuville, une gréviste. "Nos conditions de retour seront discutées lundi", l'idée étant "qu'on rentre par petits groupes sur différentes tranches horaires" pour calmer les tensions avec les salariés non-grévistes. "Aucune sanction ne sera prise contre les grévistes", alors que certains avaient été convoqués pour des entretiens préliminaires à licenciement, a précisé à l'AFP Amar Lagha, secrétaire général de la CGT commerce et services.

Une hausse des salaires de 90 à 140 euros net par mois

La direction a ouvert de façon anticipée des négociations annuelles obligatoires (NAO) pour l'année 2024, entre le 26 mai et le 1er juin. L'accord prévoit "une refonte" de la grille salariale, comme le réclamaient les grévistes. La mobilisation a permis "d'arracher aux actionnaires" une "augmentation générale des salaires pour les ouvriers/employés du groupe allant de 90 à 140 euros net mensuels (en fonction de l'ancienneté)", a précisé la CGT de Vertbaudet dans un communiqué. Les 72 grévistes (sur 320 salariés) réclamaient 150 euros nets d'augmentation par mois. Une somme "vitale" pour les grévistes, en grande partie des femmes souvent peu qualifiées et touchant majoritairement le Smic, sur fond de forte inflation.

Les tensions étaient allées croissantes depuis le début de la grève. Le parquet avait notamment ouvert une enquête sur des violences rapportées par un délégué CGT, qui aurait été molesté et volé par des personnes se présentant comme des "policiers en civil", selon le syndicat. Plusieurs salariés non-grévistes avaient de leur côté dénoncé un climat délétère instauré par leurs collègues mobilisés.

Source: franceinfo