"L'île rouge" : souvenirs d'un paradis perdu
Les sorties cinéma de la semaine avec Thierry Fiorile et Matteu Maestracci : "L'île rouge" de Robin Campillo et "Invincible été" de Stéphanie Pillonca.
Début des années 70, la famille Campillo se déplace au gré des affectations du père, militaire dans l'armée de l'air, après le Maroc et l'Algérie, Robin Campillo, ses deux frères et ses parents s'installent à Madagascar, indépendante depuis 1960.
Mais la présence de l'armée française sur cette île stratégique sur l'océan Indien, s'inscrit dans un contexte postcolonial, que le film L'île rouge restitue avec des bribes de souvenirs du petit garçon qu'était Robin Campillo, Grand prix et Prix Fipresci (critique internationale) au Festival de Cannes 2017, pour la réalisation de 120 battements par minute.
Dans un lieu paradisiaque, les familles de militaires vivent en vase clos, surjouent un bonheur parfait, alors que les Malagasys, les Malgaches, apparaissent au second plan, avant que le film ne bascule, quand le peuple se révolte contre un pouvoir jugé trop proche de la France. Avec douceur, le réalisateur fictionne sa mémoire.
Invincible été de Stéphanie Pillonca
C'est le portrait d'Olivier Goy, photographe, entrepreneur, belle gueule et carrure de sportif, père de famille, qui apprend fin 2020, qu'il est atteint de la maladie de Charcot, maladie qui laisse la plupart du temps une espérance de vie n'excédant pas cinq ans. Et plutôt que de se résigner, il décide de se battre, même si son corps est de plus en plus faible et fatigué, et surtout son élocution le fuit peu à peu.
La caméra de Stéphanie Pillonca le suit presque partout, dans des moments intimes avec sa famille, ou lorsqu'il témoigne de sa maladie et de son combat, auprès de spectateurs ou associations. Sans oublier ces beaux moments, quand il rencontre des personnalités sages, philosophes et spirituelles, comme le moine bouddhiste Matthieu Ricard ou le rabbin Delphine Horvilleur.
Source: franceinfo