Turquie : Recep Tayyip Erdogan a prêté serment en présence d'une vingtaine de chefs d'État

June 03, 2023
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Après avoir été réélu à la tête de la Turquie, le président Recep Tayyip Erdogan a officiellement prêté serment, samedi à Ankara, pour un troisième mandat. Une vingtaine de chefs d'État et 45 ministres étrangers assistent aux cérémonies de serment et d'investiture.

Le président turc Recep Tayyip Erdogan lors de la cérémonie de prestation de serment des 600 députés nouvellement élus à Ankara, en Turquie, le 2 juin 2023.

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Journée d'investiture pour Recep Tayyip Erdogan. Le président turc, reconduit dimanche à la tête du pays, a prêté serment, samedi 3 juin à Ankara pour un nouveau mandat de cinq ans.

Le chef de l'État a juré devant les 600 députés élus le 14 mai "d'assumer son devoir avec impartialité", durant la cérémonie retransmise en direct sur les télévisions turques. Il annoncera la composition de son gouvernement dans la foulée.

"En qualité de président, je jure de protéger l'existence et l'indépendance de l'État, l'intégrité de la patrie, la souveraineté inconditionnelle de la nation, l'État de droit (et) le principe d'une république laïque" telle que conçue par Atatürk, le "père des Turcs", a déclaré le président connu pour la défense de positions islamo-conservatrices.

Outre une vingtaine de chefs d'État, selon la presse pro-gouvernementale, la présence du secrétaire général de l'Otan Jens Stoltenberg, confirmée par l'Alliance, jette un éclairage particulier sur les festivités.

La Turquie, qui maintient son véto à l'entrée de la Suède dans la l'Alliance atlantique depuis 13 mois, se fait courtiser pour accepter de le lever d'ici le sommet de l'Organisation à Vilnius, en juillet.

"Message limpide à nos amis suédois ! Respectez vos engagements (...) et prenez des mesures concrètes dans la lutte contre le terrorisme. Le reste suivra", a tweeté jeudi soir l'actuel ministre des Affaires étrangères, Mevlut Cavusoglu.

Malgré une Constitution amendée et une nouvelle loi contre le terrorisme, Ankara reproche toujours à la Suède d'abriter des réfugiés kurdes qu'elle qualifie de "terroristes".

Redresser l’économie en crise

Autre dossier brûlant, la liste des ministres qui sera annoncée dans la soirée, après les festivités, doit donner une idée des orientations retenues par le chef de l'État pour redresser l'économie en crise.

Pour cette tâche ardue, le nom d'un expert reconnu, Mehmet Simsek, circule avec insistance depuis plusieurs jours.

Ancien ministre des Finances (2009-2015) puis vice-Premier ministre chargé de l'Économie (jusqu'en 2018), Mehmet Simsek, 56 ans, ancien économiste de Merrill Lynch, serait chargé de rétablir un peu d'orthodoxie afin de ramener la confiance des investisseurs.

Outre une inflation à plus de 40 %, encouragée par la baisse régulière des taux d'intérêt, la monnaie nationale était en chute libre, malgré des milliards de dollars engloutis durant la campagne pour en retarder le naufrage.

Les conservateurs en bonne place

Selon les médias turcs, vingt chefs d'État et quarante-cinq ministres étrangers assisteront aux cérémonies qui s'achèveront par un dîner au gigantesque palais présidentiel bâti par le chef de l'État sur une colline à l'écart du centre de la capitale.

Parmi eux, le président d'Azerbaïdjan Ilham Aliev, proche allié d’Erdogan, et les Premiers ministres de Hongrie, Viktor Orban, et du Qatar, Mohammed ben Abderrahmane al-Thani, qui furent parmi les premiers à le féliciter pour sa réélection après vingt ans de pouvoir. Viktor Orban renâcle également à ouvrir les portes de l'Otan à la Suède.

Recep Tayyip Erdogan, contraint pour la première fois à un deuxième tour, a obtenu 52,18 % des votes contre 47,82 % à son opposant, le social-démocrate Kemal Kiliçdaroglu, selon les résultats officiels publiés jeudi, au terme d'une campagne amère qui laisse le pays polarisé entre les deux camps.

Le parlement, élu le 14 mai en même temps que se tenait le premier tour de la présidentielle, a pris pour sa part ses quartiers vendredi à Ankara : le parti AKP du président et ses alliés y détiennent la majorité des 600 sièges.

Les conservateurs y siègent en bonne place, tant du côté du gouvernement (avec le MHP, ultranationaliste) que de l'opposition, avec le Bon Parti, allié de circonstance pour la présidentielle à Kemal Kiliçdaroglu.

Avec AFP

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Source: FRANCE 24