"Une déflagration impressionnante!": l’explosion d’une batterie de trottinette à Nice fait éclater les murs et blesse un adolescent
J’étais assise ici, tranquille, en train de regarder un petit feuilleton. Lorsque soudain: POM! Une déflagration. Impressionnante, je dois le dire... »
Erika, 74 ans, est encore sous le choc. Cette retraitée était aux premières loges de l’incendie survenu au deuxième étage d’un immeuble, au 14 bis rue Marceau à Nice, ce mercredi en début d’après-midi. Le sinistre a dégagé des fumées toxiques. Un adolescent âgé de 14 ans, présent dans l’appartement sinistré, en a inhalé. Pris en charge par le SMUR et les sapeurs-pompiers, il a été conduit à l’hôpital Lenval et placé en caisson hyperbare.
Ce jeudi, les nouvelles de son état de santé sont rassurantes. Et le calme est revenu dans cet immeuble niçois de quatre étages. Une odeur âcre chatouille encore les narines lorsqu’on grimpe son escalier en colimaçon. Mais l’état des murs de l’appartement sinistré raconte la scène.
Mercredi, le SMUR et les sapeurs-pompiers ont pris en charge un adolescent de 14 ans, placé en caisson hyperbare à l’hôpital Lenval. Photo DR.
Les témoins qui ont alerté les secours avaient signalé une explosion. De fait, explosion il y a eu. Et c’est une batterie de trottinette électrique qui aurait explosé.
Je me dis: Poutine ne va pas bombarder la rue Marceau, quand même!
L’engin cramoisi est toujours là, principal suspect, garé dans l’entrée de l’appartement d’Erika. Son mur est fracturé et courbé par la violence de l’explosion. Il est temporairement renforcé par des étais de fortune. La brèche laisse entrevoir le studio voisin noirci.
"Les pompiers ne voulaient pas que je reste ici, témoigne Erika. J’ai dormi chez l’un de mes fils cette nuit. Pour l’heure, je ne pense pas que ça va tomber plus bas. Je ne vais pas toucher le mur..."
L’engin à l’origine du sinistre est resté sur place, devant le mur éclaté par la déflagration. Christophe CIRONE.
La retraitée vient de réintégrer son domicile. GrDF l’a réalimenté en gaz à l’instant. Erika désigne la suie qui recouvre ses meubles. "C’est tout gris. Avant chez moi, c’était blanc de chez blanc." Mais l’essentiel est ailleurs. L’adolescent est sain et sauf. Et le sinistre n’a pas fait d’autre victime.
"C’était un souffle!", s’exclame Erika, en tentant de mimer l’explosion avec ses bras. Elle revit la scène. "Je me lève, je me dis: « Bon dieu, qu’est-ce qui se passe? Poutine ne va pas bombarder la rue Marceau, quand même!" Et je vois ça », dit-elle en désignant le mur éclaté. "Il y a le feu. Je vois la fumée. Une fumée noire, pleine de suie. Je n’arrive pas à sortir par la porte, car ma porte d’entrée a été déboîtée. Je mets le nez à la fenêtre, et je demande à l’épicerie en-dessous: « Vous pouvez m’appeler les pompiers s’il vous plaît?"
"Dans un appartement, c’est un danger"
Le Sdis 06 a dépêché trente sapeurs-pompiers et huit engins. "Ils sont venus très rapidement, très nombreux", salue la retraitée. Son appartement a été aussitôt ventilé, car "cette fumée noire, toxique, avait tout envahi". Le SMUR a pris en charge l’adolescent, qui était tout de même en état de "marcher, parler". Erika pointe la trottinette du doigt: "Tout ça à cause de ça..."
Si un drame a été évité, la retraitée tient à diffuser un message de prévention. "Il ne faut pas mettre de trottinette dans les appartements. Insistez sur le fait que c’est un danger, pour qu’on prévienne la population. Sinon, ça risque de faire sauter l’immeuble! Il y a même des portables qui explosent..."
Pour Erika, la place des trottinettes est dans la rue, pas dans un appartement. Voilà qui peut poser d’autres problèmes pour les propriétaires de tels engins, de plus en plus courus, et en théorie soumis à des normes de sécurité. Erika le conçoit, mais insiste: "C’est une question de sécurité pour tous".
Le calme est revenu dans cet immeuble niçois ce jeudi. L’explosion est survenue au deuxième étage. Christophe CIRONE.
Source: Nice matin