Jean-Philippe Tanguy (RN) porte plainte après le rapport sur les liens du parti avec la Russie
GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
POLITIQUE - Bientôt le terrain judiciaire ? Jean-Philippe Tanguy, président Rassemblement national de la commission d’enquête parlementaire sur les ingérences étrangères, a annoncé avoir porté plainte, ce vendredi 3 juin, contre Constance Le Grip, la rapporteure (Renaissance) de la commission d’enquête. Il accuse sa collègue députée d’avoir dévoilé son rapport avant sa publication officielle.
Dans le document qui a fuité la veille, ce jeudi 2 juin, le Front national – devenu Rassemblement national – est accusé d’avoir été une « courroie de transmission » du pouvoir russe. Marine Le Pen a dénoncé un rapport « malhonnête » et « politisé ».
Jean-Philippe Tanguy estime que Constance Le Grip, en donnant plusieurs interviews dans lesquelles elle « décrit le contenu du rapport par le menu », « enfreint volontairement le règlement de l’Assemblée nationale » et « rompt le secret professionnel », a indiqué le député RN à l’AFP, confirmant une information du Point.
C’est le RN qui voulait cette commission
Selon RMC et Mediapart, qui ont pu consulter le fameux rapport, le parti d’extrême droite y est décrit comme « la courroie de transmission efficace » de la propagande russe en France, au point de souligner un « alignement total sur le discours » du Kremlin.
Jean-Philippe Tanguy a regretté de devoir « réagir et se justifier sur un rapport dont on n’a pas la copie ». « Sa transgression volontaire et répétée est d’autant plus grave qu’en tant que rapporteure, elle est la seule de notre commission qui dispose d’au moins un exemplaire dudit rapport jusqu’au jeudi 8 juin », écrit-il dans la plainte, envoyée également à la présidente de l’Assemblée nationale, et que l’AFP a pu consulter. Il vise une infraction punie d’un an d’emprisonnement et de 15 000 euros d’amende.
C’est le Rassemblement national qui avait lancé cette commission d’enquête parlementaire, censée désamorcer les accusations régulières sur le sujet. Pour rappel, dans un communiqué daté du 23 septembre, le président du RN Jordan Bardella et le député de la Somme accusaient le patron de Renaissance Stéphane Séjourné (qui appelait à une commission d’enquête sur l’ingérence russe en France), de proférer des « accusations mensongères et diffamatoires » à l’égard du Rassemblement national.
Ils proposaient eux-mêmes de reprendre cette idée, en l’étendant à l’ensemble des ingérences étrangères. Sept mois plus tard, les élus lepénistes, dont le président de la commission Jean-Philippe Tanguy, ont finalement voté contre le rapport, adopté par 11 voix contre cinq.
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Source: Le HuffPost