Maroc : La gauche syndicale se mobilise contre la vie chère

June 04, 2023
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Plusieurs centaines de militants de la gauche syndicale marocaine ont dénoncé dimanche à Casablanca, dans l’ouest du Maroc, « la cherté de la vie » et « l’inaction du gouvernement », malgré l’interdiction de manifester. Venus des quatre coins du pays, les syndicalistes de la Confédération démocratique du travail (CDT, gauche) se sont rassemblés dans le centre historique de la capitale économique.

« Nous sommes ici pour crier notre mécontentement contre l’envolée des prix et les attaques contre le pouvoir d’achat », a expliqué Abdellah Lagbouri, monté d’Agadir (sud) à Casablanca et membre de la CDT. « C’est une honte, la subsistance des travailleurs est en danger », ont protesté les manifestants, presque tous vêtus de chasubles, brassards et casquettes jaunes, la couleur du syndicat. « Comment les plus modestes peuvent-ils vivre ? » avec l’envolée des prix des aliments, ont-ils lancé.

Initialement, la CDT souhaitait organiser une marche nationale à Casablanca mais le défilé a été interdit par les autorités locales, a raconté Tarik Alaoui El Housseini, un membre du Conseil national de la CDT. « On s’en est tenu à un sit-in », a-t-il expliqué. Le rassemblement s’est déroulé sans incident majeur, seulement émaillé de quelques bousculades avec les forces de l’ordre, selon les journalistes de l’AFP sur place.

L’accord social dans l’impasse

Le Maroc est confronté à une flambée des prix, en particulier des produits alimentaires, qui touche les ménages les plus modestes. L’inflation a enregistré un léger ralentissement en avril, à 7,8 % en glissement annuel, après 10,1 % en février et 8,2 % en mars, selon les statistiques officielles. Mais la hausse des denrées alimentaires reste très élevée (+16,3 % sur un an). Cette inflation s’explique en partie par le déficit pluviométrique chronique qui affecte le secteur agricole, pilier de l’économie marocaine, et cause notamment l’envolée des prix des fruits et légumes.

La CDT dénonce « l’inaction du gouvernement qui n’a pas appliqué l’accord social conclu l’an dernier », a déclaré Nadia Soubat, membre du bureau exécutif du syndicat. L’exécutif avait signé en avril 2022 dernier un « accord social » avec les principales organisations syndicales et le patronat prévoyant comme mesure phare une augmentation du salaire minimum dans les secteurs privé et public.

Source: 20 Minutes