Guerre en Ukraine, jour 467 : l’émissaire du pape à Kiev, un faux discours de Poutine
► L’émissaire du pape arrive en Ukraine
Le cardinal italien Matteo Zuppi, auquel le pape François a confié une mission de paix en Ukraine, se rend lundi 5 et mardi 6 juin à Kiev pour des entretiens avec les autorités du pays, a annoncé le Vatican.
« L’objectif principal de cette initiative est d’écouter attentivement les autorités ukrainiennes concernant les possibles moyens de parvenir à une paix juste et de soutenir les gestes humanitaires qui contribuent à alléger les tensions », précise le communiqué.
Le pape François avait confié il y a 15 jours une mission de paix en Ukraine à Mgr Zuppi, issu de la communauté Sant’Egidio connue pour son travail au service de la diplomatie. Il avait demandé au cardinal Zuppi « d’aider à résoudre les tensions dans le conflit en Ukraine, avec l’espoir auquel le Saint-Père n’a jamais renoncé, que cela puisse ouvrir des chemins de paix », avait précisé le porte-parole du Vatican.
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► Un faux discours de Poutine diffusé sur des radios piratés
Plusieurs radios russes, victimes d’un « piratage », ont diffusé lundi un faux discours du président Vladimir Poutine faisant état d’une « invasion » ukrainienne et annonçant la mise en place d’une loi martiale dans les régions frontalières de l’Ukraine, ont indiqué les autorités russes.
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Ce « discours » affirmant que « les forces ukrainiennes armées jusqu’aux dents (…) et soutenues par Washington ont envahi les régions de Koursk, Belgorod et Briansk », a été diffusé lundi sur les ondes de plusieurs radios dans ces territoires frontaliers de l’Ukraine. La voix et le ton ressemblaient beaucoup à ceux du président russe.
Le message repris sur quelques réseaux sociaux annonçait la mise en place de la loi martiale dans ces régions, la prochaine signature d’un décret présidentiel sur la mobilisation générale en Russie et appelait les habitants locaux à évacuer.
► La Russie dit avoir repoussé une « offensive de grande envergure »
La Russie a affirmé lundi 5 juin avoir repoussé une « offensive de grande envergure » ukrainienne dans le Donbass, sans que Kiev, qui annonce depuis des mois préparer une contre-offensive majeure, confirme dans l’immédiat avoir mené cette opération.
« Le matin du 4 juin, l’ennemi a lancé une offensive de grande envergure dans cinq secteurs du front dans la direction du sud de la région de Donestk », a indiqué le ministère russe de la défense, sans préciser le lieu exact de la bataille.
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« L’ennemi n’a pas atteint son but, il n’a pas réussi », a-t-il ajouté, accompagnant son annonce d’une vidéo montrant ce qui est présenté comme des blindés ukrainiens filmés depuis les airs en train d’être détruits par les forces russes. Toujours d’après le ministère russe, l’armée ukrainienne a mené cette offensive au moyen de six bataillons mécanisés et de deux bataillons de chars.
► Des combats dans la région de Belgorod
Outre l’attaque ukrainienne dans le Donbass annoncée par Moscou, des combats ont eu lieu dimanche dans la région russe de Belgorod, frontalière avec l’Ukraine, entre l’armée russe et des combattants russes pro-ukrainiens, selon le gouverneur régional.
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« Un groupe de saboteurs est arrivé, il y a des combats à Novaïa Tavoljanka », un village frontalier, a indiqué sur Telegram le gouverneur de Belgorod, Viatcheslav Gladkov. « J’espère qu’ils seront tous détruits. »
Les villages proches de la frontière ont été intensément bombardés par l’Ukraine depuis une semaine, forçant des milliers de personnes à fuir vers Belgorod, la grande ville de la région.
►Armes en Russie : la Belgique demande des explications à l’Ukraine
La Belgique va demander à Kiev des explications sur les informations faisant état de l’usage d’armes de fabrication belge en Russie par des combattants russes pro-Ukraine, a déclaré lundi le premier ministre Alexander De Croo.
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« On demande aux Ukrainiens de nous éclaircir la situation », a dit le premier ministre belge à la radio. « La règle est stricte, elle est claire ; nos armes fournies à l’Ukraine c’est pour des objectifs défensifs, pour (défendre) le territoire ukrainien », a ajouté le dirigeant flamand.
Alexander De Croo était interrogé sur une enquête du quotidien américain Washington Post selon laquelle des armes et des blindés produits par des pays de l’Otan ont été découverts dans la région russe de Belgorod.
► La Russie reconnaît que des combattants russes ont été capturés sur son sol
Le gouverneur russe de Belgorod a affirmé que les agresseurs, qu’il a qualifiés de combattants russes engagés aux côtés de Kiev, avaient fait des prisonniers et proposé un échange.
L’un de ces groupes pro-ukrainiens, la « Légion liberté pour la Russie » a assuré transférer les prisonniers qu’elle détient aux autorités ukrainiennes, qui organisent régulièrement des échanges de prisonniers avec les forces russes.
C’est la première fois qu’un responsable russe admet que des combattants russes ont été capturés sur le territoire même de la Russie, après plus de quinze mois de combats en territoire ukrainien.
►Le chef du groupe Wagner accuse une unité russe d’avoir attaqué ses hommes
Le chef de l’organisation paramilitaire Wagner, Evguéni Prigojine, a affirmé ce lundi avoir fait prisonnier un officier russe dont l’unité aurait attaqué ses hommes.
« Le 17 mai, des hommes du ministère (russe) de la défense ont été aperçus en train de procéder au minage de routes à l’arrière des positions des unités Wagner », a écrit Evguéni Prigojine dans un rapport adressé à ce ministère. « Les combattants de Wagner qui ont procédé au déminage ont été attaqués par des tirs en provenance des positions du ministère de la défense », d’après la même source.
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« Une enquête est en cours et plusieurs faits ne peuvent pas être rendus publics mais je mets ici ce rapport initial et des preuves vidéo de ce qui s’est réellement passé là-bas », a dit Evguéni Prigojine, en conflit ouvert avec le commandement de l’armée régulière russe.
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Source: La Croix