Dans le Doubs, Emmanuel Macron célèbre l’abolition de l’esclavage et " l’ordre " républicain

April 27, 2023
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Emmanuel Macron au château de Joux pour la commémoration du 175e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France, à La Cluze-et-Mijoux (Doubs), le 27 avril 2023. CHRISTOPHE PETIT TESSON / AFP

Soudain, les pales d’un hélicoptère résonnent derrière la montagne. Jeudi 27 avril, le bruit saccadé du Super-Puma qui transporte Emmanuel Macron recouvre les échos lointains des casseroles, au château de Joux, dans le Haut-Doubs, au pied duquel 200 à 300 manifestants attendent le président de la République. Venus à l’appel des syndicats, ils sont tenus en contrebas, à plus d’un kilomètre de distance, par un impressionnant dispositif policier.

« Avec les hautes falaises, impossible pour eux de grimper jusqu’ici », sourit un membre du groupe de sécurité de la présidence de la République. Aucune chance non plus de croiser Emmanuel Macron, venu commémorer le 175e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France. Et rendre hommage à Toussaint Louverture, figure de cette lutte, mort en avril 1803 dans cette forteresse de Franche-Comté où Napoléon emprisonnait les personnes qui, selon lui, constituaient une menace pour l’ordre public et la sûreté de l’Etat.

Un peu avant, en fin de matinée, Emmanuel Macron avait fait une halte non annoncée au marché de Dole (Jura), accompagné d’une petite poignée de journalistes, pour s’offrir des images d’échanges vifs mais courtois avec les habitants. Amusé, le chef de l’Etat n’a cessé de se dire « engueulé » par ces passants qui l’interpellaient copieusement sur les retraites, les salaires, les prix alimentaires, l’hôpital, les impôts, mais sans couvrir sa voix davantage que de raison.

« Je vais au contact »

Après l’école et la santé, Emmanuel Macron a annoncé qu’il poursuivrait son tour de France sur les lycées professionnels, l’attractivité et la réindustrialisation du pays. « Moi je vais au contact. Pourquoi ? Pour entendre les difficultés des Français », a-t-il revendiqué devant les caméras. « Avoir des idées nouvelles, ressentir ce qui est compris, ce qui n’est pas compris… Et aussi pouvoir traiter des colères, mais le faire de manière non organisée artificiellement », s’est-il justifié, jugeant « inutiles » les déplacements « où tout est arrangé parce que ça se passe trop bien et ceux où rien n’est arrangé parce que ça se passe trop mal ».

Emmanuel Macron rencontre des enfants dans une école de La Cluse-et-Mijoux après avoir visité le château de Joux pour une cérémonie marquant le 175e anniversaire de l’abolition de l’esclavage en France, près de Besançon, dans l’est de la France, le 27 avril 2023 RAPHAEL LAFARGUE / REUTERS

Pour la visite officielle de jeudi, le préfet du Doubs avait bien arrangé l’accueil du chef de l’Etat en assignant des fourgons de gendarmes mobiles et de policiers à chaque virage ou rond-point à plusieurs kilomètres à la ronde. Dans la matinée, il avait retiré son arrêté qui interdisait de manifester et instaurait un périmètre de sécurité autour du château de Joux, au nom de « la prégnance de la menace terroriste sur le territoire national ». Devançant de peu l’audience au tribunal administratif de Besançon contre cette décision hasardeuse.

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Source: Le Monde