Le " forcené de Dordogne " condamné à 10 ans de prison après sa violente cavale
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JUSTICE - Prison ferme pour le « forcené de Dordogne » : Terry Dupin, auteur d’une violente cavale après avoir agressé son ex-compagne en 2021, a été condamné ce jeudi 27 avril à Périgueux à 10 années d’emprisonnement et au retrait de son autorité parentale.
Jugé en correctionnelle pour violences volontaires aggravées contre son ancienne conjointe, le nouveau compagnon de celle-ci et les forces de l’ordre, cet ancien militaire avait échappé à 300 gendarmes pendant une traque de 36 heures il y a deux ans, dans un contexte post-Covid où les cas de forcenés s’étaient répétés en France.
Le fugitif, aujourd’hui âgé de 31 ans, avait multiplié les tirs de carabine en direction des forces de l’ordre, souhaitant selon ses dires être tué par les gendarmes, avant d’être grièvement blessé au cou par le GIGN lors de son interpellation.
Injonction de soins
Le tribunal correctionnel l’a déclaré « coupable de l’ensemble des délits » qui lui étaient reprochés, ordonnant son maintien en détention et assortissant sa peine d’une injonction de soins.
Les juges ont aussi prononcé une interdiction de contacter son ex-compagne ou de s’approcher de son domicile, ainsi que le retrait de l’autorité parentale sur leurs trois enfants âgés de 4 à 9 ans et le paiement de plusieurs dizaines de milliers d’euros de dommages et intérêts aux différentes parties civiles.
La peine est inférieure aux réquisitions du parquet, qui réclamait douze ans de prison. Récidiviste, le prévenu encourait 14 années de prison et 200.000 euros d’amende.
« Il est quasiment à la moitié de sa peine »
Terry Dupin, qui était en détention provisoire depuis juin 2021, a écouté le prononcé du jugement la tête basse, sans réaction. Son avocat a laissé entendre qu’il ne ferait pas appel.
« Ce n’est pas une peine lourde, c’est une peine nettement en deçà des réquisitions », a réagi Me Arnaud Dupin. « La volonté de mon client c’est de passer à autre chose donc il y a une satisfaction. Il est en mesure de se projeter sur une sortie, parce qu’avec les mesures de remise de peine, il est quasiment à la moitié de sa peine. »
Fin mai 2021, cet ancien soldat du régiment d’infanterie de Brive était venu agresser chez elle son ex-compagne. Il avait aussi frappé son nouveau compagnon de l’époque et ouvert le feu entre ses jambes, le menaçant de mort.
Puis le trentenaire, déjà condamné quatre fois pour des violences conjugales, s’était lancé dans une longue équipée dans une zone boisée, s’en prenant aux gendarmes et également à trois adolescents en scooter qui avaient croisé sa route. Terry Dupin était alors interdit de port d’armes et portait un bracelet électronique.
S’exprimant d’une voix métallique en portant la main à la canule de trachéotomie posée sur sa gorge, il a exprimé à l’audience ses regrets, se disant « désespéré » et victime de sa « colère ». « Ma seule intention, c’était d’en finir avec la vie », a-t-il insisté jeudi, en poussant les gendarmes à la lui ôter.
« Déchaînement de violence »
« Peut-être qu’il voulait mourir (...), mais avant il voulait s’amuser avec les gendarmes, c’est établi », a affirmé la procureure dans ses réquisitions. La magistrate a dépeint un homme « déterminé », « méthodique », avec « une grande impulsivité et un certain sens de la mise en scène », plus proche d’un « maître du jeu » que d’un homme « désespéré ». « Il a fait le choix de jouer avec la vie de ces gens », a martelé la magistrate, fustigeant un « déchaînement de violence ».
Selon l’expertise psychiatrique, Terry Dupin ne « parvient pas à se représenter les conséquences de ses actes ». En détention, il a tenté six fois de mettre fin à ses jours et il a assuré à l’audience qu’il aimait « encore » son ex-compagne.
Cette dernière avait fait part de sa « peur » à la barre, disant simplement vouloir « la garantie que (leurs) enfants seront protégés ». « La justice a entendu notre appel à la sécurité », a réagi l’avocat de cette dernière, Me Réda Hammouche. « Le retrait de l’autorité parentale a été prononcé ce qui était à mon sens le cœur de ce débat. »
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Source: Le HuffPost