Le géant chinois incarcéré en France pour une fraude à 26 millions d'euros
Lijun D., le patron de Leon Cycle, a été mis en examen, vendredi, par un procureur européen délégué, puis incarcéré, pour des soupçons de fraude aux droits de douane européens. Ce chef d’entreprise chinois de 43 ans est spécialisé dans le vélo électrique. Selon une source proche du dossier, l’homme a été interpellé, mercredi dernier, par les douaniers du Service d’enquêtes judiciaires des finances (SEJF) puis placé en garde à vue dans leurs locaux à Ivry-sur-Seine (Val-de-Marne).
Après sa mise en examen, confirmée par l’un de ses avocats, Rodrigue Flahaut-Prévot, Lijun D. a été présenté à un juge des libertés et de la détention parisien. Ce dernier a ordonné le placement en détention provisoire du patron chinois.
Un préjudice de 26 millions d’euros
Le Parisien affirme que Lijun D. est « soupçonné d’avoir mis en œuvre un système de contournement des droits de douane depuis 2018, pour un préjudice évalué à hauteur de 26 millions d’euros ». Une porte-parole du parquet européen a confirmé à l’AFP l’arrestation d’un ressortissant chinois et cette évaluation. Mais, pour maître Flahaut-Prévot, ce montant est basé sur des « extrapolations », tandis que plus généralement le mis en cause conteste toute fraude.
D’après le quotidien francilien, les douaniers ont examiné un conteneur il y a quelques mois dans un port français. Ils se sont rendu compte que de la marchandise importée par sa société Leon Cycle était déclarée comme provenant de Corée du Sud, permettant ainsi des droits de douane plus faibles.
Livrés en kit pour moins de frais
Les bicyclettes auraient « également été livrées en kit, en faisant croire qu’il s’agit de pièces détachées. Une nuance qui permet aussi de payer une taxe sur la valeur ajoutée (TVA) bien inférieure », selon Le Parisien. Lijun D. serait également visé par des soupçons de blanchiment.
Sur son site Internet, Leon Cycle se présente comme une société créée en 2014 à Hanovre (Allemagne), présente en France, Allemagne, Italie, Espagne, Etats-Unis et Australie. Elle affirme que tous ses produits sont « conçus en Allemagne et fabriqués en Europe de l’Ouest ». Selon Me Flahaut-Prévot, Lijun D. est « l’enjeu d’une guerre commerciale entre l’Europe et la Chine ».
Source: 20 Minutes
