Avant la sortie d’un docufiction sur Netflix, l’Egypte affirme que Cléopâtre avait la " peau claire "

April 27, 2023
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N’en déplaise à Netflix, Cléopâtre avait la « peau blanche et des traits hellénistiques ». C’est du moins ce qu’a décidé le ministère des antiquités égyptien, alors que la plate-forme de vidéo à la demande a annoncé la sortie, le 10 mai, de La Reine Cléopâtre.

Cet épisode fait partie de la série documentaire Reines africaines diffusée sur Netflix. Elle est produite et racontée par Jada Pinkett Smith, la femme de Will Smith. Elle est présentée comme « fondé sur des reconstitutions et des témoignages d’experts ». La bande-annonce assure qu’il retrace la vie de la dernière pharaonne d’Egypte, « en lutte pour défendre son trône, sa famille et son œuvre ». Une actrice noire, la Britannique Adele James, incarne la célèbre reine.

Mais avant même sa diffusion, il suscite une vive polémique en Egypte. De nombreux internautes y ont vu une réécriture de l’histoire et une pétition en ligne, intitulée « Arrêtez le documentaire sur Cléopâtre sur Netflix pour falsification historique, a recueilli plus de 40 000 signatures.

Le patron des antiquités égyptiennes monte au créneau

Et, dans un pays où régulièrement des voix réclament l’interdiction de Netflix pour des contenus jugés offensants pour l’Egypte ou « ses valeurs familiales », la députée Saboura Al-Sayyed a demandé une énième fois au Parlement d’interdire la plate-forme.

Le ministère des antiquités a publié un long communiqué citant de nombreux experts, tous catégoriques : Cléopâtre avait la « peau blanche et des traits hellénistiques », concluent-ils. « Les bas-reliefs et les statues de la reine Cléopâtre en sont la meilleure preuve », poursuit le ministère dans son texte agrémenté de tétradrachmes, des pièces de monnaies grecques, et de statues en marbre représentant Cléopâtre avec des traits européens.

Sur Facebook, Moustafa Waziri, patron des Antiquités égyptiennes, explique que représenter la souveraine en femme noire n’est rien d’autre qu’une « falsification de l’histoire égyptienne ». Mais ce rappel à l’ordre est surtout motivé par « la défense de l’histoire de la reine Cléopâtre, qui est une partie importante de l’histoire de l’Egypte antique, indépendamment de toute considération raciale », tient-il à préciser.

Régulièrement en Egypte, des internautes et des commentateurs dénoncent des campagnes, principalement venues de groupes afro-américains, revendiquant l’origine de la civilisation égyptienne. Cléopâtre appartenait à la dynastie macédonienne des Lagides, issue du général Ptolémée, devenu, lors du partage de l’empire d’Alexandre le Grand, roi d’Egypte qui a vu s’épanouir la civilisation hellénistique sur les bords du Nil.

Si la légende raconte que la reine née vers 69 avant J.-C. était d’une grande beauté, son apparence et sa couleur de peau restent largement sujettes à interprétation. En 2009, un documentaire de la BBC affirmait qu’elle avait du sang africain, sans pour autant éveiller les passions.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde