Réforme des retraites : après la manifestation du 6 juin, l’intersyndicale dans le flou

June 06, 2023
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POLITIQUE - De cette quatorze journée de manifestations contre la réforme des retraites, le front syndical ne sort pas renforcé. C’est même l’inverse. Alors que la mobilisation de ce mardi 6 juin est marquée par une faible participation, les leaders syndicaux se laissent plusieurs jours de réflexion sur la suite à donner au mouvement.

Ce qui contraste avec la méthode des précédentes journées d’action, où l’intersyndicale se réunissait le plus souvent le soir même pour acter la suite. Et annoncer une autre date à cocher sur le calendrier. Cette fois, il faudra attendre une semaine pour en savoir plus puisque les responsables de l’intersyndicale devraient se réunir mardi prochain. Et en visioconférence, ce qui en dit long sur l’usure du front syndical. Surtout l’idée d’une quinzième journée la semaine prochaine ou plus tard n’est une évidence pour personne.

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Surtout pas pour Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT qui est sur le registre du fatalisme. « Il ne faut pas mentir aux salariés : les 64 ans sont en train d’arriver. Cette réforme est partie pour entrer en vigueur », a-t-il déclaré sur BFMTV. De quoi en rester à 14 journées (comme en 2010) voire à sceller le sort de l’intersyndicale ? « C’est sans doute une des dernières journées de mobilisation », avait-il prévenu dans la matinée sur Europe 1, tout en invitant ses homologues à « peser dans le rapport de force à venir ». Traduction : se servir de cette forte mobilisation pour obtenir des avancées dans d’autres dossiers.

« L’intersyndicale va forcément se transformer »

Sans aller jusque-là, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, semble également imaginer une suite différente à ce qui se passe depuis six mois. « Ce qui est évident aussi, c’est que l’intersyndicale restera unie et soudée sur cette revendication de refus de la réforme et qu’elle continuera par tous les moyens à essayer d’obtenir sa non-application. Nous allons travailler ensemble sur les leviers à notre disposition », avertit la syndicaliste dans une interview accordée au HuffPost. « L’intersyndicale va forcément se transformer. Elle a été constituée sur la question des retraites, mais ne va pas tenir de façon permanente sous cette forme, c’est clair », a-t-elle aussi estimé.

PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP PASCAL POCHARD-CASABIANCA / AFP

Ce qui correspond peu ou prou à ce qu’affirmait dans la matinée François Hommeril, président de la CFE-CGC sur RFI-France 24. « On s’est déjà aperçu que sur certains décrets, on avait des problèmes, ce qui nous annonce beaucoup de débats à venir. Nous disons que ce n’est pas possible d’appliquer cette loi en 2023. Tous les angles possibles pour attaquer cette réforme seront mobilisés », déclare le leader syndical, qui pense que « l’intersyndicale va traverser le temps sur ce sujet des retraites ».

Une piste également évoquée par Laurent Berger. « Les décrets vont être regardés par nos équipes, on va regarder s’il y a des vices juridiques », a-t-il expliqué à BFMTV. Reste que, à ce stade, personne ne sait à quoi ressemblera le front syndical la semaine prochaine. Et pour une raison simple : le sort qui sera réservé à la PPL du LIOT voulant abroger la réforme des retraites conditionnera le reste.

Élargissement des revendications

« Le match est en train de se terminer qu’on le veuille ou non, avec cette inconnue de ce qui se passera jeudi à l’Assemblée », reconnaît Laurent Berger qui, avec ses homologues, a tenu une conférence de presse à proximité du Palais Bourbon pour manifester le soutien de l’intersyndicale à cette initiative parlementaire. Alors que cette proposition de loi semble promise (sauf retournement de situation) à un enterrement de première classe, les syndicats devront donc la bonne formule pour maintenir la mobilisation.

Ce qui, à en croire différentes déclarations des leaders syndicaux, passera par un élargissement des revendications. « On veut aussi exiger au gouvernement une augmentation du Smic, des salaires, revenir sur les ordonnances Macron qui amoindrissent les droits des salariés et donnent plus de pouvoir aux employeurs. Il y a beaucoup de sujets qu’on veut négocier », a prévenu Thomas Vacheron, secrétaire confédéral de la CGT, cité par franceinfo.

« On a commencé à travailler sur des propositions communes avec les autres organisations syndicales, sur les ordonnances de 2017, sur l’égalité femmes-hommes et sur d’autres sujets », a fait savoir Laurent Berger ce mardi, promettant que le syndicat qu’il quittera à la fin du mois « continuera de travailler avec l’intersyndicale ». Il ne manque plus qu’à savoir comment.

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Source: Le HuffPost