L'IA remplace déjà des travailleurs humains : les chiffres
L’IA apporte de grands changements sur le marché du travail
Selon une étude de Challenger, Gray & Christmas, 3 900 licenciements annoncés en mai aux États-Unis étaient en lien avec cette technologie
Mais l’IA a aussi créé de nouvelles opportunités
L’intelligence artificielle est à la fois une source de fascination et d’inquiétude. Et si l’IA inquiète, c’est, en partie, parce que certains modèles sont devenus tellement performants qu’ils menacent de rivaliser avec l’intelligence humaine. En tout cas, les pertes d’emplois à cause de l’IA sont déjà une réalité, comme le montre une étude américaine réalisée par Challenger, Gray & Christmas, une entreprise spécialisée dans les ressources humaines.
Plus précisément, l’étude s’est penchée sur les suppressions de postes annoncées aux États-Unis au mois de mai. D’après les données publiées, 80 089 suppressions de postes auraient été annoncées durant ce mois, soit une hausse de 20 % par rapport au mois d’avril, et une hausse de 287 % en glissement annuel. Une hausse qui est largement due au contexte macroéconomique.
Macroéconomie et IA
“La confiance des consommateurs est à son plus bas niveau depuis six mois et les offres d’emploi stagnent. Les entreprises semblent freiner l’embauche en prévision d’un ralentissement”, a déclaré Andrew Challenger, expert en main-d’œuvre et vice-président principal de Challenger, Gray & Christmas, Inc. Mais ce n’est pas tout, puisqu’une partie de ces suppressions de postes ont aussi été causées par l’IA.
Plus précisément, selon un article de Fortune, sur plus de 80 000 suppressions du mois de mai aux États-Unis, 3 900 étaient des licenciements en lien avec l’intelligence artificielle. Et presque tous ces licenciements ont eu lieu dans le secteur de la tech. Andrew Challenger, cité par Fortune, explique qu’il s’attend à ce que l’arrivée de l’IA mène à des pertes d’emploi. Cependant, celui-ci est surpris par la vitesse à laquelle les choses évoluent. “C’est incroyable la vitesse à laquelle la technologie évolue et s’adapte”, a-t-il déclaré.
De grands changements pour le marché du travail
Et ce n’est que le début. Selon une étude réalisée par Goldman Sachs, qui a analysé les tâches de plus de 900 postes, près de deux tiers des emplois aux États-Unis seront exposés à “un certain degré d’automatisation” par l’intelligence artificielle. Mais la banque a aussi précisé dans son rapport que toutes ces automatisations ne conduiront pas à des licenciements.
“Bien que l’impact de l’IA sur le marché du travail soit susceptible d’être important, la plupart des emplois et des industries ne sont que partiellement exposés à l’automatisation et sont donc plus susceptibles d’être complétés que remplacés par l’IA”, indiquait aussi Goldman Sachs dans ce rapport publié en avril.
Des gagnants et des perdants ?
En tout cas, si l’émergence de l’IA menace des emplois, il en crée aussi de nouveaux. Des entreprises, qui ont flairé le potentiel de cette technologie, après le buzz généré par ChatGPT, recrutent désormais à tour de bras. C’est par exemple le cas dans le secteur bancaire. Dans un précédent article, nous relayions par exemple une étude selon laquelle JP Morgan aurait publié plus de 3 500 offres d’emploi en lien avec l’IA entre février et avril. Citigroup, quant à lui, aurait publié 2 100 offres d’emploi.
Sinon, l’émergence des chatbots comme ChatGPT a aussi créé un nouveau type de poste, celui de prompt engineer. Et sur les plateformes de cours en ligne, des spécialistes se sont transformés en professeurs d’intelligence artificielle. En effet, de plus en plus de recruteurs considèrent que le fait de maîtriser ChatGPT et les IA similaires peut être un avantage pour un candidat.
Source: Presse-citron