Donald Trump en position de force à la primaire républicaine face à la multiplication des candidatures
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ÉTATS-UNIS - Les candidatures se multiplient chez les républicains à un an et demi de la présidentielle américaine. Après Donald Trump, l’ex-ambassadrice à l’ONU Nikki Haley, ou encore le sénateur Tim Scott, l’ancien vice-président Mike Pence et le gouverneur du Dakota du Nord Doug Burgum ont officialisé leur entrée dans l’arène ce mercredi 7 juin. La veille, c’est Chris Christie, ancien allié de Donald Trump devenu l’un de ses plus virulents détracteurs qui s’est lancé dans la course.
À ce jour, ils sont dix à briguer la Maison-Blanche. Ils pourraient bientôt être plus nombreux : le maire de Miami Francis Suarez a aussi fait part de sa volonté de prendre part au combat. Mais le nombre de concurrents peut encore évoluer avant le premier débat qui aura lieu le 23 août prochain où chacun tentera de briller, et le premier vote des primaires qui aura lieu dans l’Iowa début 2024.
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Ce chiffre élevé est une aubaine pour Donald Trump, qui domine actuellement les sondages avec plus de 30 points d’avance sur son principal concurrent, le gouverneur de Floride Ron DeSantis. Mike Pence, qui a lâché Trump après l’assaut du Congrès en janvier 2021 et dont la vidéo de campagne se garde bien de parler ou de montrer son ancien mentor, est loin derrière en troisième place avec environ 5 % des voix.
I believe in the American people, and I have faith God is not done with America yet. Together, we can bring this Country back, and the best days for the Greatest Nation on Earth are yet to come! 🇺🇸 #Pence2024 https://t.co/A8EkqgCDAm — Mike Pence (@Mike_Pence) Voir le tweet
« Les trumpistes purs représentent un tiers (35 %) de l’électorat républicain, soit environ 15 % de l’électorat américain. C’est peu. Le problème, c’est que les 65 % restants sont très hétérogènes sur leurs raisons de vouloir une alternative à Trump », explique au HuffPost Jérôme Viala-Gaudefroy, chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et spécialiste des États-Unis. Cette majorité d’électeurs va donc se ranger par petit groupe derrière les autres candidats, qui ne pourront jamais rivaliser avec le milliardaire.
« Une opportunité existe face à DeSantis »
En plus son électorat fidèle, l’ancien locataire de la Maison-Blanche bénéficie du système des primaires. En effet dans la plupart des cas, les habitants de chaque État votent pour leur candidat favori lors d’une élection à un tour et celui arrivé en tête remporte tous les délégués de l’État concerné. Mécaniquement, plus il y a de concurrents, moins un score élevé est nécessaire pour l’emporter. Donald Trump, seul contre tous, a donc l’avantage « même avec 35 % des voix », poursuit Jérôme Viala-Gaudefroy.
Reste une inconnue, prévient cependant le spécialiste de la politique américaine : « Il ne faut pas oublier que très peu d’électeurs se déplacent pour voter aux primaires. En 2016 et 2020, seulement 25 % des républicains ont voté. Est-ce que les trumpistes vont se motiver ? Est-ce qu’un autre candidat arrivera à mobiliser sa base ? »
Face à ce constat, comment expliquer cette prolifération de candidats ? « Tous pensent qu’une opportunité existe face à DeSantis qui reste loin derrière l’ancien président dans les sondages. Chacun espère récupérer un segment de l’électorat, être l’option alternative utile », analyse Jérôme Viala-Gaudefroy. Mike Pence va par exemple attirer les chrétiens évangéliques qui se détourneront alors du très conservateur gouverneur de Floride, un temps vu comme le seul pouvant battre le magnat de l’immobilier.
Un objectif : (a)battre Donald Trump
D’autres plus stratèges tentent de gagner en visibilité auprès du grand public et même auprès de Donald Trump. Dans le cas où ce dernier est élu, il pourrait choisir comme vice-président ou comme membre de son administration d’anciens candidats à la présidentielle. Ce fut le cas en 2016 de Chris Christie. Le gouverneur du New Jersey a échoué aux primaires, puis est devenu un proche conseiller de Donald Trump. Avant de devenir un rival extrêmement critique dans le cadre de la présidentielle 2024.
I’m running for President of the United States because the truth still matters. We need leaders that are willing to stand up and tell it like it is. That’s what this campaign is about. — Chris Christie (@GovChristie) Voir le tweet
À l’inverse, des personnalités de premier plan ont tout simplement choisi de ne pas se présenter pour tenter de se débarrasser de l’ancien président, à l’image du gouverneur du Maryland Larry Hogan, qui ne l’a jamais soutenu.
Dans une interview à Reuters, il a d’ailleurs exprimé son inquiétude. « J’ai l’impression que nous faisons la même erreur qu’en 2016 », a-t-il déclaré en faisant référence à la victoire de Donald Trump, rendue possible avec 17 candidats (un record) dont 11 ont pris part aux primaires. Et d’affirmer qu’il était « mieux pour le parti d’avoir un petit nombre de candidats avec un ou deux candidats forts, plutôt que 10 ou plus qui n’arrivent pas à capter l’attention ».
Le gouverneur du New Hampshire Chris Sununu a lui été plus direct dans un éditorial publié le 5 juin dans le Washington Post : « Je ne me déclare pas candidat pour 2024. Battre Trump est plus important. » Son message peine pour l’instant à être entendu.
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Source: Le HuffPost