Canicules : la France se dote d’un premier plan de gestion des vagues de chaleur
Une pergola, place de la Victoire, à Bordeaux, en juin 2022. UGO AMEZ POUR « LE MONDE »
Des cartes météo rouge écarlate, voire cramoisies, de Brest à Ajaccio : l’an dernier, la France avait suffoqué sans relâche sous des températures extrêmes. L’année 2022, la plus chaude jamais enregistrée, avait donné lieu à trente-trois jours de vague de chaleur – du jamais-vu –, trois canicules dont l’une dès juin, trois autres épisodes de chaleur, 1 500 records battus localement et 11 000 décès. Cette année, le gouvernement a décidé d’anticiper d’éventuelles nouvelles flambées du thermomètre. Il publie, jeudi 8 juin, le premier plan national de gestion des vagues de chaleur.
« Nous avions besoin d’une doctrine pour faire face aux vagues de chaleur, qui vont se multiplier et s’intensifier, des règles communes pour assurer la continuité des services publics, des activités économiques et protéger les plus vulnérables », explique au Monde Christophe Béchu, le ministre de la transition écologique. Après la canicule de 2003, qui avait causé 15 000 décès, la France s’était dotée d’un plan canicule mais couvrant uniquement les aspects sanitaires. Il y a urgence à mieux outiller tous les secteurs, alors que la fréquence des vagues de chaleur devrait doubler sur le territoire d’ici à 2050.
Le plan du ministère s’articule autour de quinze mesures principales, qui seront effectives à l’été. Il s’agit d’abord de mieux protéger les personnes vulnérables, en les incitant à s’inscrire sur les registres communaux – ce qui permet de les appeler en période de canicule pour s’assurer qu’elles vont bien.
Pour y parvenir, le gouvernement souhaite mobiliser les jeunes en service national universel, tandis que La Poste propose l’aide de ses facteurs et va lancer une expérimentation en ce sens. Un contrôle des températures des bâtiments scolaires sera également réalisé chaque année, avec une possibilité de louer d’autres salles plus fraîches pour accueillir les examens du brevet et du bac.
« Solutions de rafraîchissement durables »
Le gouvernement mènera par ailleurs des campagnes de sensibilisation du grand public, notamment avec l’envoi de SMS lors de « situations exceptionnelles ». Il s’agira d’informer sur les travaux et le comportement à adopter dans les logements, les risques dans les transports ou les risques de noyade, 500 chaque été. Les îlots de fraîcheur et les fontaines publiques devront être recensés dans les communes. Et l’Agence de la transition écologique (Ademe) renouvellera Plus fraîche ma ville, un service numérique public d’aide à la décision pour les villes qui veulent mettre en place des « solutions de rafraîchissement durables ».
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Source: Le Monde