Rishi Sunak et Joe Biden célèbrent une " relation spéciale " restaurée avec un vaste partenariat économique

June 08, 2023
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Le président américain, Joe Biden, et le premier ministre britannique, Rishi Sunak, à la Maison Blanche, le 8 juin 2023. SUSAN WALSH / AP

Ce n’est pas l’accord de libre-échange dont Londres rêvait, mais le premier ministre britannique et le président américain, Joe Biden, ont annoncé jeudi 8 juin un nouveau partenariat économique et célébré une amitié retrouvée.

Une « déclaration atlantique » présentée à la Maison Blanche par les deux dirigeants prévoit entre autres une coopération renforcée dans l’industrie de défense, le nucléaire civil et l’approvisionnement en métaux indispensables à la transition énergétique.

Sur ce dernier point, Rishi Sunak a obtenu de la Maison Blanche que les industriels britanniques bénéficient en partie de l’« Inflation Reduction Act », le gigantesque plan de subventions de Joe Biden, qui promeut sans complexe le « made in America ».

En matière de défense, le président américain a promis d’ouvrir le marché américain aux industriels britanniques afin de doper le développement d’armes sophistiquées telles que les missiles hypersoniques. L’accord entre les deux pays, taillé pour faire face à la Chine, porte aussi sur l’intelligence artificielle, la sécurité énergétique et la fiabilité des chaînes d’approvisionnement.

« Nouveaux défis »

« Nous faisons face à de nouveaux défis pour la stabilité internationale : des Etats autoritaires tels que la Russie et la Chine, des technologies inquiétantes, des acteurs non étatiques et des enjeux transnationaux comme le changement climatique », peut-on lire dans la déclaration.

« Nous n’avons pas d’alliés plus proches » que les Britanniques, a déclaré Joe Biden dans le bureau Ovale, affirmant, pouce levé à l’appui, que la relation traditionnellement qualifiée de « spéciale » entre les deux pays était « toujours très bonne ». Elle est en tout cas beaucoup plus fluide qu’avec Boris Johnson et Liz Truss, à entendre les échanges d’amabilités des deux hommes à la Maison Blanche.

« Nous allons placer nos valeurs au centre de notre action pour les Britanniques et les Américains », a promis quant à lui Rishi Sunak, à l’ouverture de la discussion avec le président américain. Londres rêvait de signer un accord commercial avec Washington après le Brexit, mais a dû y renoncer face à une administration Biden qui a tourné le dos au dogme du libre-échange et qui lie étroitement désormais les intérêts économiques aux considérations stratégiques.

Sur une note plus légère, Rishi Sunak a remercié Joe Biden de l’héberger à la Blair House, une résidence proche de la Maison Blanche, et a promis de mieux se tenir que son illustre prédécesseur Winston Churchill, qui avait été accueilli à la Maison Blanche en 1941, et dont les excentricités avaient, selon les historiens, grandement indisposé la First Lady Eleonor Roosevelt.

Succession à la tête de l’OTAN

Joe Biden et Rishi Sunak se sont déjà vus plusieurs fois en marge de sommets internationaux ou pour lancer une grande collaboration militaire avec l’Australie. Les Etats-Unis ont vanté à de nombreuses reprises l’engagement des Britanniques dans le soutien à l’Ukraine.

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Le sujet reste évidemment majeur, après la destruction partielle d’un important barrage en Ukraine et à l’heure où les spéculations sur la contre-offensive promise par Kiev gagnent en ampleur. Selon plusieurs médias britanniques, le premier ministre veut profiter de leur bonne entente pour pousser auprès de Joe Biden la candidature de son ministre de la défense, Ben Wallace, au poste de secrétaire général de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN).

Le président américain est en pleines tractations diplomatiques avant le sommet annuel de l’Alliance, qui se tiendra le mois prochain à Vilnius (Lituanie), au cours duquel les Occidentaux voudront envoyer un message fort sur l’Ukraine. Il recevra lundi l’actuel secrétaire général, le Norvégien Jens Stoltenberg, dont le mandat s’achève en octobre et pour lequel Washington n’a que des louanges. Joe Biden avait par ailleurs reçu lundi dernier la première ministre danoise, Mette Frederiksen, dont le nom est également cité parmi les possibles successeurs de Jens Stoltenberg. L’OTAN n’a jamais été dirigé que par des hommes.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde