UE : l’Italie s’oppose à un compromis sur la réforme de l’asile

June 08, 2023
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Une dizaine de pays, dont l’Italie, ont refusé, jeudi 8 juin, de donner leur aval à une réforme du système d’asile européen, lors d’une réunion cruciale des ministres de l’intérieur organisée à Luxembourg, où les négociations se poursuivent pour trouver un compromis.

« Soutenir ce texte nous pose un problème », a déclaré le ministre italien, Matteo Piantedosi, lors d’un tour de table public. Rome souhaite que les demandeurs d’asile déboutés puissent être renvoyés vers des pays « sûrs » par lesquels ils ont transité, même s’ils n’ont pas de lien particulier avec ces pays. L’Allemagne, en revanche, est hostile à cette idée.

« Comme l’Italie, nous ne sommes pas prêts à donner notre accord », a déclaré le représentant grec, Michail Karamalakis. « Nous sommes déçus que nos préoccupations n’aient pas été prises en compte », a-t-il dit à propos de la question des pays de transit. Autre pays méditerranéen, Malte a annoncé son intention de s’abstenir sur le compromis présenté par la Suède, qui exerce la présidence semestrielle du Conseil de l’Union européenne.

Solidarité obligatoire mais « flexible »

Pologne, Hongrie, Autriche, Bulgarie, Slovaquie ont, de même, refusé d’approuver le texte, tandis que le Danemark et la Lettonie exprimaient des objections. Les négociations se poursuivent donc pour tenter de trouver un compromis acceptable par les pays méditerranéens.

Cette réunion est considérée comme un moment-clé pour les difficiles discussions au sujet du Pacte européen sur la migration et l’asile. L’un des textes prévoit une solidarité européenne obligatoire mais « flexible » avec les pays de première arrivée de migrants dans l’UE. Les Etats membres seraient tenus d’accueillir un certain nombre de demandeurs d’asile arrivés dans un pays de l’UE soumis à une pression migratoire ou, à défaut, d’apporter une contribution financière à ce pays.

L’autre texte soumis aux ministres contraint les Etats membres à mettre en œuvre une procédure d’examen accélérée dans des centres situés aux frontières pour les demandes d’asile ayant statistiquement le moins de chances d’aboutir, l’objectif étant de faciliter le renvoi de ces demandeurs vers leur pays d’origine ou de transit.

Pour être adoptés, les textes doivent recueillir les suffrages de 15 des 27 pays membres, représentant au moins 65 % de la population de l’UE, mais l’approbation des pays méditerranéens, notamment l’Italie, est considérée comme essentielle à la réussite d’un tel accord.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde