Inflation : les industriels de l’agroalimentaire consentent à des baisses de prix

June 09, 2023
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Dans un supermarché, à Bordeaux, le 2 décembre 2022. PHILIPPE LOPEZ / AFP

Bercy est sur la brèche. Bruno Le Maire, le ministre de l’économie, veut, à tout prix, montrer sa détermination à s’assurer du reflux de la vague d’inflation dans les rayons des supermarchés. Une vague d’ampleur inédite qui secoue le portefeuille des Français. Il a donc, une nouvelle fois, reçu les représentants de l’industrie agroalimentaire, jeudi 8 juin, et obtenu, semble-t-il, quelques résultats.

« Les soixante-quinze plus grands industriels du secteur de l’agroalimentaire ont accepté une indexation anticipée pour que le prix de [certains produits de consommation courante], je pense en particulier aux pâtes, baisse dès le mois de juillet, alors que s’il n’y avait pas eu d’indexation anticipée, cela aurait été vers septembre, octobre, voire plus tard », a déclaré le patron de Bercy, vendredi 9 juin, sur BFM-TV, qui a également cité, la volaille, les céréales ou les huiles, à savoir les produits dont « les prix sur les marchés de gros baissent ».

« La liste des centaines de produits concernés par ce que l’on appelle ces remises en fonds de rayon me sera fournie la semaine prochaine par ces soixante-quinze grands industriels », a poursuivi le ministre, lequel a ajouté que les noms de ceux qui verraient leurs marges continuer de progresser seraient « révélés au public », car « ça veut dire qu’ils ne jouent pas le jeu de l’inflation ».

L’objectif de la réunion de jeudi – faire pression sur les entreprises pour qu’elles renégocient à la baisse les tarifs de leurs produits avec les distributeurs – semble avoir, au moins partiellement, payé. Une rencontre dans la continuation de celle de Bruno Le Maire avec les grandes enseignes de distribution (Carrefour, Intermarché, Leclerc et Système U), qui a débouché sur la poursuite de l’opération « trimestre anti-inflation », lancée en mars, sous l’impulsion de Bercy, et qui conduit les distributeurs à prendre sur leurs marges pour faire baisser les prix, chacun avec sa propre méthode (produits, nombre d’articles, durée de l’opération, montant de la remise…).

Le « trimestre anti-inflation » a pu contribuer au léger ralentissement de la hausse des prix en mai. La société d’études Circana chiffrait l’augmentation à 16 % sur un an, en mai, contre 16,2 % en avril. Pour sa part, l’Insee estime également que l’ensemble des prix alimentaires croît moins vite qu’en début d’année, chiffrant la hausse à 14,1 % en mai, contre 15 % en avril.

Baisse du cours de certaines matières premières

Mais ce rythme de décrue ne satisfaisait pas M. Le Maire, qui n’a pas manqué de désigner les responsables. « Les négociations pour faire baisser les prix ne vont pas assez vite. Plusieurs grands industriels de l’agroalimentaire jouent la montre. S’ils ne le font pas avant la fin du mois de juin, je publierai la liste de tous ceux qui ne jouent pas le jeu », a-t-il menacé, après s’être assuré auprès de l’Insee que l’industrie agroalimentaire avait plus que reconstitué ses marges depuis la mi-2022.

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Source: Le Monde