Dunkerque: Sonia Mayoub est décédée par étranglement après une violente altercation avec son compagnon
La police de Dunkerque enquête par ailleurs sur la mort de Sonia Mayoub, la compagne de Jamel Younes. , dont le corps étendu sur le dos a été découvert mercredi vers 14 h, après avoir été alertée par sa mère qui « s’inquiétait » de son silence.
Malek, la fillette de 8 ans enlevée mardi soir à Dunkerque, pour laquelle une alerte enlèvement avait été déclenchée, a été retrouvée saine et sauve jeudi en Italie avec son père. Ils ont été retrouvés à Gênes, où l’homme a été interpellé.
Un enlèvement et un féminicide. Jamel Younes est poursuivi pour « homicide volontaire par conjoint » et « enlèvement d’un mineur de 15 ans » par le parquet de Dunkerque qui a ouvert une enquête de flagrance. Le procureur de la République de Dunkerque a tenu une conférence de presse ce vendredi matin à 11 h.
« De multiples ecchymoses » ont été constatées sur son corps par le médecin légiste. Une autopsie a été ordonnée. Selon les premiers élements dévoilés par le procureur, la jeune femme est décédée d’asphyxie par strangulation. Son compagnon l’aurait saisie violemment à la gorge, au point de lui enfoncer la thyroïde.
Après l’altercation avec sa compagne, Jamel Younes a quitté son domicile avec sa fille aînée, 8 ans, laissant par ailleurs trois enfants – âgés de sept ans, deux ans et demi et sept mois – dans l’appartement. Elles ont été confiées aux services départementaux, qui ont enclenché leur protocole de prise en charge des enfants victimes d’homicide conjugal.
Un signalement d’usager de train
Son téléphone a arrêté de borner dans la nuit de mardi à mercredi, puis il a borné à 7 h 25 à hauteur de Béthune. Jamel Younes a pris le train mercredi matin. Ayant vu l’alerte enlèvement, un passager du train Dunkerque-Arras a signalé la présence du père et sa fille à la police. Une centaine de policiers de la police judiciaire ont été mobilisés sur l’alerte enlèvement pour tracer son parcours grâce à la vidéo surveillance et aux données bancaires, via les retraits.
Interpellé jeudi vers 16 h 30 en Italie, Jamel Younes avait l’intention de prendre le ferry pour la Tunisie, pays dont il est originaire.
Pour l’enlèvement de sa fille et le meurtre de sa compagne, il encourt la réclusion criminelle à perpétuité. Pour l’heure, le rapatriement en France devrait prendre plusieurs semaines.
300 appels ont été recensés dans le cadre de l’alerte enlèvement, dont 72 temoignages vérifiés mais seul le signalement provenant de l’usager du train s’est révélé utile.
Témoignages de voisins
Interrogée, une voisine directe installée depuis six mois dans le même immeuble avait été alertée par la victime. « Mardi, vers 17 h-18 h, la femme (Sonia) est venue me demander, si j’entendais crier au secours, d’appeler tout de suite la police. Moi, j’ai pas entendu, mais ma coloc avait entendu dans la nuit le voisin crier « casse-toi, casse-toi », on a été écouter et puis plus rien, 0 bruit, jusqu’au lendemain. »
Devant l’immeuble, un bâtiment jaune de quatre niveaux, des voisins corroboraient l’hypothèse d’un homme violent envers sa compagne. « On le connaissait, on avait déjà eu des mots avec lui par rapport à sa femme », a témoigné une voisine, Johanna Francke. « Ce n’était pas quelqu’un de gentil: c’était quelqu’un qui la tapait régulièrement. On avait prévenu la police. »
Source: La Voix du Nord
