Danemark : l’hypothèse d’une nomination de la première ministre à la tête de l’OTAN suscite des débats

June 09, 2023
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La première ministre danoise, Mette Frederiksen, assiste à une réception avec des membres du Congrès, à Washington, le 5 juin 2023. SAUL LOEB / AFP

A Copenhague, « Borgen » – surnom donné au siège du parlement danois – bruisse de rumeurs. Depuis quelques semaines, l’hypothèse d’une nomination de la première ministre, Mette Frederiksen, pour remplacer le Norvégien Jens Stoltenberg au poste de secrétaire général de l’OTAN, était régulièrement évoquée, sans grande conviction. Sa visite à Washington, lundi 5 juin, a changé la donne, ouvrant des discussions animées au Danemark sur l’avenir du parti social-démocrate et de la coalition gouvernementale qu’elle dirige, dans l’éventualité de son départ.

Rien n’est pourtant joué. Outre Mme Frederiksen, âgée de 45 ans, d’autres candidats potentiels sont évoqués pour succéder à M. Stoltenberg, en poste depuis 2014, et dont le remplaçant devrait être nommé lors du sommet de l’OTAN, organisé à Vilnius, la capitale de Lituanie, les 11 et 12 juillet. Parmi ceux-ci, figurent le ministre britannique de la défense, Ben Wallace, la première ministre estonienne, Kaja Kallas, son homologue lituanienne, Ingrida Simonyte, ainsi que le Néerlandais Mark Rutte.

Mette Frederiksen coche plusieurs cases : elle est une cheffe de gouvernement en exercice et une femme – depuis sa création, en 1949, l’OTAN n’a été dirigé que par des hommes. Elle semble aussi avoir le soutien de l’actuel secrétaire général qui la décrivait, le 30 mai, comme « une des premiers ministres européens les plus compétents d’Europe », avec laquelle il entretient les contacts « les plus étroits ». Sa nationalité pourrait être un handicap, car le prédécesseur de Jens Stoltenberg n’était autre que l’ancien premier ministre danois Anders Fogh Rasmussen.

Discussion avec le directeur de la CIA

Même s’ils restent prudents, de nombreux experts au Danemark semblent néanmoins convaincus que sa visite à Washington, le 5 juin, lui a donné une longueur d’avance. Non seulement Mme Frederiksen s’est entretenue pendant plus d’une heure avec Joe Biden, mais dans une vidéo publiée sur son compte Instagram, le président américain fait l’éloge du Danemark, « l’un de nos plus grands alliés et amis les plus fiables [et] les plus proches ». Mme Frederiksen a, pour sa part, souligné l’importance de l’engagement des Etats-Unis au sein de l’alliance transatlantique « quand la guerre est de retour sur notre continent, l’Europe ».

La première ministre danoise a également eu une longue conversation avec le directeur de la CIA, William Burns – ce qui constitue « un précédent historique », selon les médias danois. Elle a aussi été reçue au Congrès, dans le cadre d’une réception donnée par l’association d’amitié avec le Danemark, présidée par le démocrate Steny Hoyer, en présence, notamment, de Nancy Pelosi, mais aussi du républicain Michael McCaul, président de la commission des affaires étrangères de la Chambre des représentants.

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Source: Le Monde