MotoGP : la saga Ducati, comment l’écurie italienne a damé le pion aux grosses cylindrées nippones

June 11, 2023
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Francesco Bagnaia sur Ducati lors du Grand Prix de France au Mans, le 14 mai 2023. JEREMIAS GONZALEZ / AP

Bien que né à Turin, le pilote italien Francesco Bagnaia, champion en titre et actuel leader au classement, est presque chez lui sur le circuit du Mugello, où se dispute, dimanche 11 juin, le Grand Prix d’Italie, sixième des vingt étapes du championnat du monde de MotoGP. « Pecco », – c’est son surnom –, l’a emporté ici en 2022, et sa machine est assemblée à moins de 100 kilomètres, à Borgo Panigale, dans la banlieue de Bologne, où l’usine Ducati est établie depuis 1935.

Depuis 2020, l’entreprise d’Emilie-Romagne domine la compétition reine de la vitesse, qui était la chasse gardée des constructeurs japonais depuis les années 1970. Trois fois vainqueure à la suite du championnat des constructeurs, Ducati a décroché la saison dernière le dernier titre qui lui manquait. En devenant champion du monde des pilotes, Francesco Bagnaia a mis fin à un demi-siècle d’attente.

Certes, l’Australien Casey Stoner avait déjà remporté le titre sur une Ducati en 2007, mais il fallait remonter à 1972 pour trouver un Italien champion du monde de vitesse sur une moto transalpine : Giacomo Agostini sur une Agusta, en 500 cm3. L’année 2022 a été d’autant plus fructueuse pour Ducati que le constructeur s’est également adjugé le Superbike, une compétition dans laquelle les écuries utilisent des motos de série améliorées.

Huit machines sur la grille de départ

La filiale du constructeur automobile allemand Audi (depuis 2012) s’est donné les moyens pour y parvenir. Contrairement à ses concurrents, Ducati possède trois équipes satellites en MotoGP, à qui elle fournit des motos clés en main, ce qui lui permet d’aligner huit machines sur la grille de départ, quand Honda n’en a que quatre et Yamaha, deux.

Disposer d’autant de motos constitue un avantage crucial. Ducati peut ainsi collecter plus de données que ses concurrents, et trouver des réglages optimaux. « Sans datas, une moto ne peut donner tout son potentiel », explique Régis Laconi, vice-champion du monde avec Ducati en 2004 en Superbike, désormais consultant pour Canal+.

Même lorsque son leader tombe, Ducati peut placer trois pilotes sur le podium, comme ce fut le cas lors du Grand Prix de France au Mans, le 14 mai, avec la victoire l’Italien Marco Bezzecchi sur Ducati-VR46 devant l’Espagnol Jorge Martin et le Français Johann Zarco, tous deux chez Ducati-Pramac.

Après sa victoire dans la course sprint du samedi 10 juin au Mugello, Bagnaia compte quatre points d’avance sur Bezzecchi. Cinq des six premiers au classement sont des pilotes Ducati. La compétition, pourtant, n’a jamais été aussi serrée : dix pilotes se tiennent souvent en une demi-seconde lors des essais qualificatifs. Dans ce contexte, comment expliquer pareille hégémonie ?

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Source: Le Monde