Léon Marchand : " J’aimais bien la position du chasseur, me cacher en bout de bassin ! "
Léon Marchand lors d’une des séries du 400 m quatre nages des Jeux Olympiques de Tokyo, le 24 juillet 2021. JONATHAN NACKSTRAND / AFP
Après neuf mois aux Etats-Unis sous la houlette de Bob Bowman, l’ancien mentor de Michael Phelps, Léon Marchand est de retour en France pour disputer les championnats nationaux de Rennes (11 au 16 juin), qualificatifs pour les Mondiaux au Japon (23 au 30 juillet à Fukuoka). Le Toulousain sera l’attraction de la piscine de Bréquigny (quartier de Rennes), après une saison universitaire parfaite où il n’a pas perdu une seule de ses 26 courses individuelles sous les couleurs d’Arizona State. Déjà double champion du monde en grand bassin en 2022 sur 400 m 4 nages et 200 m 4 nages, le nageur de 21 ans affole les compteurs à un an des Jeux olympiques (JO) de Paris. Détendu et avec une pointe d’accent américain, il évoque au Monde son nouveau statut.
En mars, vous avez remporté trois titres individuels et battu autant de records lors des finales des championnats universitaires américains (NCAA) en bassin de 25 yards (22,86 m). Où vous êtes-vous le plus surpris ?
Je savais que je pouvais enchaîner pas mal de courses. Par contre, dès le premier jour, sur le relais 4 × 200 yards nage libre, je suis parti dernier et j’ai fait le meilleur temps de l’histoire (1 min 28 s 42). Sur cette course, je me suis senti voler, c’était la première fois que je sentais que je pouvais pousser mes coulées à fond à chaque fois, sans fatiguer.
Le 400 m 4 nages a été pour moi la plus grosse surprise, je ne pensais pas nager aussi vite [3 min 28 s 82, premier homme à casser les 3 min 30 s] et améliorer mon chrono de trois secondes !
Le 4 nages, c’était une évidence, ou vous y êtes venu un peu par hasard ?
J’ai commencé assez tard, lors d’une compétition en grand bassin, à Toulouse, en 2017, on s’est dit qu’on allait essayer, mais au début, c’était terrible… [rires] La difficulté, c’est de relancer après le papillon, puis après le dos et enfin après la brasse, avec des appuis complètement différents. Mais j’aimais bien parce qu’à l’entraînement, je faisais un peu de tout. Avant, j’étais papillonneur, et quand on passe dix entraînements par semaine à ne faire que ça, c’est un peu ennuyeux.
Le 4 nages, ça me permettait aussi de progresser un peu partout parce que je n’étais pas bon en dos, ni en brasse, ni en crawl… Et j’ai vu mes temps se réduire très rapidement, c’est plus facile de s’améliorer sur un 400 m 4 nages que sur un 50 m crawl, par exemple. Au 400 m 4 nages, il y a plein de choses qui entrent en jeu : le départ, chaque virage, chaque coulée, chaque reprise de nage, etc.
Sur les 4 nages, laquelle vous a le plus résisté, au départ ?
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Source: Le Monde