Après son inculpation, Donald Trump fustige le système judiciaire américain
Donald Trump, devant ses partisans, à Greensboro, en Caroline du Nord, le 10 juin 2023. ALLISON JOYCE / AFP
Donald Trump a fustigé, samedi 10 juin, le système judiciaire américain, selon lui « corrompu », lors de sa première prise de parole publique depuis son inculpation, la veille, par la justice fédérale.
Il est visé par trente-sept chefs d’inculpation pour avoir, lorsqu’il a quitté la Maison Blanche, emporté des milliers de documents, parmi lesquels certains sont confidentiels. Il aurait dû les confier aux Archives nationales. Il a refusé d’en restituer la majeure partie en dépit des relances du FBI. Cette inculpation fédérale est inédite pour un ex-président américain.
Donald Trump, qui répète qu’il est victime d’une cabale politique, a participé à deux conventions républicaines dans le sud-est des Etats-Unis, d’abord en Géorgie puis en Caroline du Nord, s’emportant contre ce qu’il a qualifié d’attaque judiciaire injuste à son encontre. « Vous avez affaire à des fous furieux », a déclaré l’ancien président à Greensboro, en Caroline du Nord. « L’inculpation sans fondement dont je fais l’objet par le ministère instrumentalisé de l’injustice du gouvernement Biden figurera parmi les abus de pouvoir les plus terribles de l’histoire de notre pays », a-t-il lancé.
Plus tôt, à Colombus, en Géorgie, Donald Trump avait déclaré à la foule être la cible de poursuites en raison de sa candidature à un deuxième mandat à la Maison Blanche. « C’est pour cela qu’ils le font, si je ne l’étais pas [candidat à un nouveau mandat présidentiel], il n’y aurait pas de chasse aux sorcières, il n’y aurait pas d’inculpation », a-t-il soutenu.
Les deux meetings ont eu lieu trois jours seulement avant sa comparution devant un tribunal fédéral à Miami (Floride). Il est accusé d’avoir mis en danger la sécurité nationale des Etats-Unis en conservant des documents confidentiels, y compris des secrets militaires et nucléaires, à son départ de la Maison Blanche. Il avait déjà été inculpé en avril par la justice de l’Etat de New York pour fraudes comptables.
« Dérangé »
L’acte d’inculpation, rendu public vendredi, comporte trente-sept chefs d’accusation, dont « rétention illégale d’informations portant sur la sécurité nationale », « entrave à la justice » et « faux témoignage ». Donald Trump a déjà réagi à l’annonce de son inculpation dans une série de publications sur son réseau, Truth Social, ainsi que dans une déclaration vidéo diffusée sur Twitter. Il y qualifie de « dérangé » le procureur spécial chargé de l’enquête, Jack Smith, et dénonce une ingérence électorale supposément orchestrée par son rival Joe Biden. Ce dernier a fait savoir qu’il n’avait « pas parlé » à son ministre de la justice à ce sujet.
« Ils m’attaquent, car nous sommes à nouveau devant Biden dans les sondages, de beaucoup », a assuré Donald Trump, en dépit du fait que les enquêtes d’opinion ne démontrent pas d’avantage clair à ce stade.
Le camp républicain a jusqu’à présent globalement resserré les rangs autour de Donald Trump. Le chef républicain de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, dont la relation avec le tumultueux milliardaire n’a pas toujours été au beau fixe, a estimé que l’inculpation de l’ancien président marquait un « jour sombre » pour les Etats-Unis. Et le gouverneur de Floride, Ron DeSantis, son principal adversaire pour l’investiture républicaine, s’est joint aux dénonciations d’un ministère de la justice supposément « instrumentalisé ».
Le Monde avec AFP
Source: Le Monde