Le patron d’une plate-forme de cryptomonnaies condamné à verser plus de 3 milliards d’euros
C’est une sanction au montant historiquement élevé pour une arnaque à la cryptomonnaie : Cornelius Johannes Steynberg, patron de la plate-forme Mirror Trading International (MTI), a été condamné jeudi 27 avril à verser plus de 3,4 milliards de dollars (3 milliards d’euros), a annoncé la Commodity Futures Trading Commission (CFTC), l’agence de régulation financière américaine. Placée en liquidation judiciaire en juillet 2021, MTI garantissait aux investisseurs des rendements potentiels stratosphériques de plus de 100 % par an, grâce à un algorithme qui permettait d’effectuer des transactions sur le marché des changes, lequel s’est révélé être imaginaire.
Selon la CFTC, MTI et M. Steynberg, un ressortissant sud-africain, auraient accepté plus de 1,7 milliard de dollars de dépôts sous forme de bitcoins, dont une partie provenait de quelque 23 000 résidents américains. Sa condamnation, prononcée par un juge d’une cour fédérale de l’ouest du Texas, consiste à rembourser l’ensemble des déposants ainsi qu’à payer une amende d’un montant équivalent à destination de la CFTC.
« Il s’agit de la plus importante condamnation financière au civil dans un cas présenté par la CFTC », a souligné l’agence dans un communiqué, ajoutant que « l’action en justice concernait également le cas le plus important de fraude impliquant du bitcoin ». L’organisation reconnaît toutefois que les victimes ne récupéreront probablement pas leur argent car « les malfaiteurs n’ont sans doute pas les fonds suffisants ».
Dans l’attente de son extradition
Selon plusieurs médias sud-africains, MTI comptait près de 300 000 utilisateurs lors de sa suspension, en décembre 2020. L’entreprise fait l’objet de plusieurs enquêtes et un mandat d’arrêt international a été émis par Interpol contre M. Steynberg, qui a été interpellé au Brésil, en décembre 2021. Il est actuellement en détention, dans l’attente d’une décision concernant une demande d’extradition présentée par les autorités sud-africaines. Il est aussi visé par des procédures civiles en Afrique du Sud à l’initiative des utilisateurs de la plate-forme.
Avec la popularisation de l’industrie des cryptomonnaies, les cas de fraude se sont multipliés ces dernières années. Une autre personne impliquée dans une fraude similaire, Ruja Ignatova, surnommée la « cryptoqueen », a été placée sur la liste des dix fugitifs les plus recherchés par le FBI depuis le mois de juin dernier. En 2014, cette entrepreneuse d’origine bulgare et naturalisée allemande avait lancé le OneCoin, un projet de cryptomonnaie qui lui a permis de collecter plus de 4 milliards de dollars. Mais la devise n’a jamais vu le jour et Mme Ignatova est accusée d’avoir détourné l’essentiel des fonds.
Une complice présumée, la Bulgare Irina Dilkinska, a été extradée le 20 mars vers les Etats-Unis, selon le parquet de Sofia, où elle a été arrêtée en juin 2021. Elle risque jusqu’à un total de 40 ans de prison, selon la justice américaine.
Le Monde avec AFP
Source: Le Monde
