Remaniement : une alliance de Macron avec LR ? La mise en garde de Barbara Pompili

June 13, 2023
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GONZALO FUENTES / AFP GONZALO FUENTES / AFP

POLITIQUE - Des envies de prendre LR ? L’ancienne ministre d’Emmanuel Macron, désormais députée de la Somme, Barbara Pompili s’inquiète des rumeurs de remaniement et de potentielle alliance avec Les Républicains. L’ex-numéro 3 du gouvernement de Jean Castex prévient le chef de l’État : cela ne se fera pas sans embûches, ni tensions avec son aile gauche.

« Si cela venait à être décidé, cela changerait beaucoup de choses », assure-t-elle dans les colonnes du Journal de dimanche, « On ne peut pas envisager cela et croire que tout se passera normalement ensuite au sein de la majorité. » Message reçu ?

Le timing de cette sortie, lundi 12 juin, ne doit rien au hasard. Depuis plusieurs jours, les rumeurs de remaniement bruissent dans la presse et semblent s’épaissir à mesure que la date butoir des « 100 jours », approche. Ce sera le 14 juillet. Dans ce contexte, la rengaine d’une alliance avec le parti d’Éric Ciotti, agitée depuis le premier jour de la majorité relative, revient dans le débat… Et pose problème à certains.

En écho au désir d’Emmanuel Macron d’élargir sa majorité - comme il l’a demandé à Élisabeth Borne en mars dernier - les députés Renaissance vont bientôt se retrouver pour phosphorer sur l’éventualité d’un pacte avec la droite. Le chef du parti, Stéphane Séjourné a effectivement convié les parlementaires à une réunion de travail le 21 juin prochain. Et le sujet sera sur bel et bien sur la table, à en croire le député Sylvain Maillard.

La « fin du dépassement » ?

« C’est une vraie invitation pour regarder ce qui est possible », a ainsi expliqué le vice-président du groupe Renaissance à l’Assemblée lundi sur Public Sénat, en dessinant deux options : « trouver un équilibre, travailler avec Les Républicains » ou « garder l’indépendance. » Lui, fait partie de ceux favorables à une alliance bien qu’elle soit aujourd’hui indéniablement difficile à nouer.

Or, pour certains membres de l’aile gauche, dont Barbara Pompili est l’une des porte-voix, une telle configuration signerait « la fin du dépassement. » « Que l’on puisse travailler avec des personnalités qui viennent d’un peu partout dans le monde politique, c’était ça le dépassement. À partir du moment où on fait une alliance avec un parti traditionnellement de droite, on est plus avec des personnalités qui veulent participer à une démarche commune », estime ainsi l’ancienne responsable d’EELV (entre 2010 et 2015) dans son entretien au JDD.

Dans ces conditions, « quid de ceux qui sont d’une culture politique plus à gauche, plus écologiste et qui, aujourd’hui, essaient de préserver cette idée du dépassement ? » Barbara Pompili, qui plaide pour le maintien d’Élisabeth Borne à Matignon - son départ aurait « une portée politique très forte », dit-elle - n’hésite pas à laisser planer le doute sur sa future appartenance à la majorité en cas de nouveau virage assumé à droite.

Selon elle, la Première ministre « incarne à sa manière le dépassement et aussi un message qui a voulu être passé. » En conséquence, « si le message doit être changé, il sera changé et chacun en tirera les conséquences », explique Barbara Pompili, un brin mystérieuse sur ses intentions, elle qui s’est déjà mise en retrait du groupe Renaissance au Palais Bourbon : « un changement aussi profond va forcément entraîner des réflexions. »

Rappelons toutefois que le président de la République n’a pas attendu de toper dans la main d’Éric Ciotti pour choisir Les Républicains comme allié privilégié. C’est la logique à l’œuvre depuis l’avènement d’une majorité relative à l’Assemblée, de la réforme des retraites à la future loi immigration en passant par la refonte du RSA. L’aile et la cuisse (droite).

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Source: Le HuffPost