Le programme du marathon judiciaire de l'ex-président ce mardi

June 13, 2023
200 views

Comme un air de déjà-vu. Déjà inculpé par la justice de l’Etat de New York dans l’affaire Stormy Daniels, avec un procès prévu en mars 2024, Donald Trump fait cette fois face à la justice fédérale. Visé par 37 chefs d’accusation, notamment pour avoir conservé des secrets défense dans sa résidence personnelle, l’ancien président américain doit comparaître devant un juge de Miami à 15 heures (minuit, heure de Paris) ce mardi. Avant de retourner dans sa résidence d’été dans le New Jersey, d’où il devrait s’exprimer dans la nuit, à la veille de son 77e anniversaire.

Une audience lors de laquelle il devrait plaider non-coupable

Donald Trump, qui fuit la moiteur de la Floride et a fait de son club de golf de Bedminster, dans le New Jersey, son QG estival, est arrivé dans le « Sunshine state » lundi soir. Son « arraignment » (la lecture de l’acte d’accusation) est prévu à 15 heures au tribunal fédéral de Miami. Il devrait se rendre à la justice juste avant, sans doute via une entrée au niveau du parking souterrain.

Donald Trump sera alors en état d’arrestation, mais comme à New York, il échappera sans doute aux menottes et à une photo, le fameux « mugshot ». L’audience devrait être courte et l’ancien président a annoncé son intention de plaider non-coupable. Les caméras ne sont pas autorisées dans les cours fédérales, mais les journalistes présents pourraient être autorisés à utiliser leur smartphone, notamment pour tweeter.

Une juge polémique

Le département de la Justice a choisi le district sud de Floride pour inculper Donald Trump, principalement pour des raisons géographiques. L’ex-locataire de la Maison Blanche fait face à 31 chefs de « rétention volontaire de documents liés à la Défense », qu’il est accusé d’avoir conservés dans sa résidence de Mar-a-Lago, notamment dans une salle de bal non sécurisée et même dans une baignoire. Il doit également répondre de charges de « fausses déclarations » et d’une « conspiration » pour « entrave à la justice ».

Les procureurs auraient sans doute eu la partie plus facile à Washington, mais ils auraient couru le risque que la juridiction soit contestée en appel. Hasard du tirage au sort, c’est la juge Cannon qui a hérité du dossier. Nommée par Donald Trump, elle avait, lors de la phase d’enquête, limité l’accès des procureurs aux documents classifiés et nommé un arbitre chargé de les passer en revue. Des décisions contestées sur lesquelles des juges étaient revenus en appel. Chaque camp devrait déposer des recours lors de la phase de pré-procès, et il est encore possible que le dossier change de mains ultérieurement.

Combatif, Trump s’exprimera mardi soir

En meeting électoral ce week-end, Donald Trump a dénoncé en vrac une « inculpation sans fondement » et la « corruption » du département de la Justice. Candidat à la présidentielle, il a juré qu’il ne jetterait pas l’éponge même en cas de condamnation à de la prison.

Parce qu’il s’agit de la justice fédérale, le candidat pourrait en théorie, s’il était élu en novembre 2024, s’auto-gracier en prenant ses fonctions. En revanche, Donald Trump ne pourrait pas échapper à une condamnation à une peine de prison à New York – ou potentiellement en Géorgie, où une procureure doit se prononcer sur une éventuelle inculpation liée à la présidentielle de 2020 cet été.

Si des experts estiment que rien n’empêche, dans les textes de loi, un président de gouverner depuis sa cellule, un tel scénario plongerait les Etats-Unis dans un chaos constitutionnel.

On n’en est pas là. Dans l’immédiat, Donald Trump a prévu de s’exprimer à son retour dans le New Jersey à 20h15 (mercredi à 02h15 à Paris). Un cadeau d’anniversaire dont Donald Trump, qui aura 77 ans mercredi, se serait bien passé.

Source: 20 Minutes