Guerre en Ukraine, en direct : " Nous avançons ", assure le chef des forces armées ukrainiennes à propos de la contre-offensive
Enquête sur une vaste campagne de désinformation russe dénoncée par la France
Les agents qui ont créé et diffusé une fausse page de la diplomatie française – annonçant la mise en place d’une taxe pour financer le soutien militaire à l’Ukraine – sont aussi à l’origine de très nombreuses imitations d’articles de médias, reprenant parfaitement les mises en page du Monde, du Parisien et de 20 Minutes, et de la plupart des grands médias allemands. Des faux similaires ont aussi été diffusés en Italie, au Royaume-Uni, et en Ukraine.
A chaque fois, le mode opératoire est le même : un article factice qui prend position pour la Russie, critiquant par exemple la visite du ministère des armées français en Ukraine, annonçant que les sanctions contre la Russie ruinent l’économie allemande, ou que le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, conduit son pays à la catastrophe.
Mardi, le Quai d’Orsay a mis en cause la Russie dans cette vaste opération de désinformation. « Les investigations conduites par Viginum [organisme de lutte contre les opérations d’influence] ont permis de mettre en évidence de nombreux éléments révélant l’implication d’individus russes ou russophones et de plusieurs sociétés russes dans la réalisation et la conduite de la campagne. Viginum a également observé que plusieurs entités étatiques ou affiliées à l’Etat russe avaient participé à la diffusion de certains contenus produits dans le cadre de la campagne », écrit le ministère des affaires étrangères dans un communiqué.
« C’est une opération bien conçue, réalisée par des personnes qui ont longuement réfléchi à ce qu’elles faisaient », observe-t-on au Secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), qui regroupe notamment Viginum. En plus de « pousser » les éléments de langage classique du Kremlin, les campagnes « semblent avoir comme objectif secondaire de faire croire qu’il y a un soutien populaire à la Russie au sein de l’Union européenne », note le SGDSN. « C’est un acteur très persistant – les personnes qui le financent ces opérations semblent considérer que cela en vaut la peine. »
Source: Le Monde