Saccage de terres près de Nantes : une sénatrice LR demande la suspension des élus ayant participé à la manifestation

June 13, 2023
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Laurence Garnier va demander au ministre de l'Intérieur la suspension provisoire des élus locaux ayant participé à cette marche itinérante dimanche, au cours de laquelle des dégradations ont été commises.

Le Figaro Nantes

«Quand on participe à ce type de manifestation, avec ce type d'activistes, on se rend complice de ces actions» : ce mardi, Laurence Garnier s'est montrée en colère. La sénatrice LR de Loire-Atlantique est bien décidée à le faire savoir. Deux jours après le saccage des serres de la Fédération des maraîchers nantais lors d'une manifestation organisée dimanche entre Saint-Colomban et Nantes, contre l'extension des carrières de sable, elle ne se remet toujours pas de la participation d'élus politiques à cette marche itinérante.

Si ces derniers n'ont pas directement pris part à l'action de vandalisme visant la maison des maraîchers, certains ont tout de même allègrement défilé aux côtés des collectifs de militants écologistes, dont Les Soulèvements de la Terre. «Je ne laisserai pas passer la présence d'élus locaux qui ont assumé pleinement de se montrer aux côtés d'un collectif connu pour ses actions militantes de désobéissance civile et de destruction et en voie de dissolution par le gouvernement», a déclaré fermement l'élue de droite, également chef de file de l'opposition à la mairie de Nantes, lors d'un point presse.

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Les écolos dans le viseur

Mercredi, lors des questions au gouvernement, elle demandera donc au ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin «qu'il prononce une suspension à l'égard des élus locaux présents à la manifestation de dimanche». Pour cela, elle compte s'appuyer sur l'article L2122-16 du Code général des collectivités territoriales qui stipule que «le maire et les adjoints, après avoir été entendus ou invités à fournir des explications écrites sur les faits qui leur sont reprochés, peuvent être suspendus par arrêté ministériel motivé pour une durée qui n'excède pas un mois».

Conformément au règlement, la sénatrice formulera une requête visant des conseillers locaux, à savoir Delphine Bonamy et Tristan Riom, «élu.e.s du Groupe écologistes et citoyens de Nantes». Mais elle a aussi pointé du doigt la présence de la députée écologiste de Loire-Atlantique Julie Laernoes, ainsi celle de Chloé Girardot Moitié, vice-présidente du département en charge des ressources, milieux naturels et de la biodiversité.

«Qu'elle écrive donc au ministre, on n’a rien fait d'illégal, a rétorqué Tristan Riom, contacté par Le Figaro. La droite a constamment un souhait d'instrumentaliser, en évitant les débats de fond. Le sujet de fond est l'extractivisme, un modèle agricole qui détruit la nature, mauvais pour les hommes, avec plein de gens sous-payés. La droite souhaite éviter ce débat» se défend-il.

Début 2022, l'opposition avait déjà demandé sa démission après sa présence dans une manifestation «antifa» qui avait dégénéré. «Je condamne ces violences» avait-il indiqué à l'époque, en se définissant comme un «simple passant» et non comme participant actif. En 2023, le mot «condamnation» ne fait plus partie de son champ lexical : «je ne sais pas que ça veut dire. Je ne suis pas juge. Il n'y a pas eu de violences contre des personnes», avance-t-il à propos des actes de vandalisme commis dimanche.

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Dissoudre les soulèvements et suspendre ces deux élus locaux, c'est une manière de dire, maintenant ça suffit Laurence Garnier, sénatrice LR de Loire-Atlantique

«Nous avons fait le choix de participer au cortège mais de ne pas participer aux actions directes, car ce n'est pas notre mode d'action. Nous nous sommes donc systématiquement mis de côté, en retrait, lors de la réalisation de celles-ci» ont indiqué lundi dans un communiqué commun les écolos de la région Pays de la Loire, du département de Loire-Atlantique, de la ville de Nantes, ainsi que deux députés écologistes.

Des mots qui n'ont pas convaincu Laurence Garnier : «Qu'un adolescent de 15 ans dise ça, d'accord. Qu'un élu, qu'un adjoint, qu'un vice-président ou qu'un député de la nation dise ça, je considère vraiment que ça n'est pas entendable ». Pour elle, «ce communiqué est venu bien tardivement après une vague unanime de beaucoup de soutiens d'élus locaux» vis-à-vis des maraîchers.

«Dissoudre les soulèvements et suspendre ces deux élus locaux, c'est une manière de dire, maintenant ça suffit. C'est donner un coup d'arrêt à cette fuite en avant que connaît aujourd'hui notre département en termes de ZAD, de désobéissance civile, de projets qui tombent car les contestations sont trop violentes», a terminé l'élue nantaise.

Source: Le Figaro