La Colombie à la recherche de Wilson, chien héros perdu à son tour dans la jungle

June 14, 2023
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HANDOUT / AFP HANDOUT / AFP

COLOMBIE - Sans lui, les quatre enfants disparus dans la jungle colombienne n’auraient peut-être jamais été retrouvés. Le chien de détection Wilson, à son tour égaré dans la forêt amazonienne, est l’objet ces derniers jours d’une campagne de soutien sur les réseaux sociaux et de recherches actives par l’armée, qui assure qu’elle n’abandonnera « jamais un camarade sur le champ de bataille ».

#Vamos porWilson, #FaltaUno, #WilsonHeroeNacional sont quelques-uns des mots-clés qui inondent les réseaux sociaux colombiens en soutien à ce berger belge malinois de 6 ans qui a activement participé à l’incroyable découverte en vie vendredi 9 juin de Lesly (13 ans), Soleiny, (9 ans) Tien Noriel (5 ans) et Cristin (1 an). Les quatre enfants indigènes ont erré dans la jungle colombienne pendant 40 jours après l’accident d’avion le 1er mai dont ils ont été les seuls survivants.

« Ils devraient faire tout leur possible pour retrouver le chien Wilson », égaré dans la jungle depuis plusieurs jours, a déclaré à l’AFP Nora Villa, une femme au foyer de 55 ans, résumant le sentiment répandu en Colombie.

« On va chercher Wilson, on va le ramener »

L’armée affirme que « les recherches ne sont pas terminées » car elle « n’abandonne jamais un camarade sur le champ de bataille », expliquant sur Twitter que « lors de son pistage et dans son empressement à retrouver les enfants (Wilson) s’est éloigné des troupes et s’est perdu ». « L’opération Espoir se poursuit, conformément aux directives du président (Gustavo Petro) (...) jusqu’à ce que nous parvenions à récupérer le chien Wilson », a déclaré mardi le général Helder Giraldo, commandant des forces militaires colombiennes, indiquant que « 70 commandos des forces militaires » sont mobilisés pour le retrouver.

« On va chercher Wilson, on va le ramener », a également assuré mardi le général Pedro Sanchez, chef de l’opération de sauvetage des enfants. Le maître du canidé, Cristian David Lara, est resté dans la forêt. « Il ne voulait pas quitter la zone avant d’avoir retrouvé son chien », a expliqué le militaire au journal El Espectador.

Wilson était présent dès le début des opérations de recherches, lorsque l’armée a pu localiser mi-mai le Cessna 206 le nez planté à la verticale dans une jungle épaisse et les trois adultes à bord, la mère des enfants, un proche et le pilote, décédés. C’est lui qui a retrouvé le biberon de Cristin, à près de quatre kilomètres du lieu du crash, entretenant l’espoir de retrouver vivants les enfants. Des fruits mâchés, des couches, des abris de fortune, une paire de ciseaux et des empreintes de pas avaient également été découverts au fil des recherches.

Mais il y a quinze jours, « en raison de la complexité du terrain, de l’humidité et des conditions météorologiques défavorables, (Wilson) a été désorienté », avait indiqué l’armée.

Sans doute le premier à trouver les enfants

Plusieurs indices, comme des empreintes du chien à côté de celles des enfants, laissent penser que Wilson « a été le premier à trouver les enfants », a affirmé le général Sanchez. Lesly et Soleiny, en convalescence dans un hôpital de Bogota avec leurs petit frère et petite sœur, ont notamment dessiné un chien au milieu des arbres, près d’une rivière.

Astrid Caceres, directrice de l’Institut colombien de protection de la famille (ICBF), a dit samedi que Lesly « nous a parlé (...) du petit chien qui s’est perdu, qu’elle ne sait pas où il est, et qu’il les a accompagnés pendant un moment ». En Colombie, plongée depuis un demi-siècle dans une guerre interne avec des guérillas et des narcotrafiquants, plus de 17 000 chiens ont été formés par l’armée à la détection d’explosifs ou au sauvetage.

Selon le général Sanchez, Wilson ne portait pas de GPS comme il est de coutume dans ce genre d’opération, car dans cette région du sud de la Colombie sont établis des dissidents de la guérilla des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC) qui ont refusé l’accord de paix de 2016 : c’est pour éviter que « l’ennemi » ne le localise.

Paola Romero, une enseignante propriétaire d’un chien, regrette auprès de l’AFP que l’armée n’ait « pas pris les précautions nécessaires pour pouvoir » géolocaliser Wilson. Luis Prado, travailleur indépendant « pense qu’il est nécessaire de le chercher jusqu’à un certain point, dans la mesure où la pression médiatique le permet, parce que cela engage des sacrifices humains et plus de ressources ».

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Source: Le HuffPost