Elisabeth Borne veut " un nouveau contrat politique avec le monde rural "
Elisabeth Borne en déplacement à Salon-de-Provence ( Bouches-du-Rhône), le 9 juin 2023. OLIVIER MONGE
Visite de petits commerces sur la place centrale de Liglet, présentation par les élus de La Trimouille de ce qu’ils font en matière de mobilité sociale, halte à l’Ecomusée du Montmorillonnais… Jeudi 15 juin, la première ministre, Elisabeth Borne, sera dans la Vienne pour proposer « un nouveau contrat politique avec le monde rural ».
Il prendra la forme d’un plan – France ruralités – que la première ministre présentera lors de son déplacement. Les campagnes sont « une chance » pour la France, insiste son entourage. « Arrêtons d’opposer urbains et ruraux », il faut « qu’ils s’épaulent ».
Dans les 31 000 communes qui composent les territoires agrestes du pays (soit 90 % de sa superficie), 22 millions d’habitants vivent avec le sentiment souvent exprimé d’être abandonnés. Deux sondages de l’Institut français d’opinion publique (IFOP) réalisés en ligne pour Familles rurales, entre le 27 avril et le 11 mai, auprès de deux échantillons de 1 002 et 1 505 personnes, montrent que de nombreux problèmes demeurent.
Le désarroi de la France populaire
Six habitants ruraux sur dix interrogés constatent « une dégradation de l’accès aux services publics ces dernières années » et particulièrement aux services de santé. C’est le « principal frein » à l’installation de nouvelles populations dans les campagnes, selon cette étude publiée le 14 juin. Pour autant, une large majorité des personnes sondées (59 % du grand public et 75 % des ruraux) considère que le monde rural connaît un renouveau. Aujourd’hui, 80 % des 31 000 communes rurales gagnent des habitants, selon le gouvernement.
C’est sur cette vague que l’exécutif souhaite surfer. « Il faut saisir cette opportunité, dit-on à Matignon, et réunir les moyens. » Le désarroi de cette France populaire a toujours été un sujet sensible pour le président de la République, parce qu’elle touche à l’égalité des chances autant qu’au risque de révolte sporadique. Le plan France ruralités n’est « pas guidé » par le vote pour le Rassemblement national, précise Matignon, tout en reconnaissant que « c’est un élément à prendre en compte » : « Des réponses concrètes » aux problèmes des Français sont « de nature à faire reculer le vote RN et le sentiment d’abandon » de ces territoires.
France ruralités contient un important volet de mesures destinées à améliorer le quotidien des Français vivant à la campagne. En 2019, le gouvernement avait déjà lancé « un agenda rural ». Mais ce catalogue de 181 mesures avait laissé un goût d’inachevé aux acteurs locaux. Le plan n’en contiendra cette fois qu’une quarantaine, mais dans tous les domaines. Une enveloppe de 90 millions d’euros sera consacrée à financer des projets « écologiques et solidaires », qui pourraient aider les citoyens qui habitent à la campagne à se passer de leur voiture, qu’il s’agisse de se rendre à la gare ou à la pharmacie.
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Source: Le Monde