Tarn: Quand l'appellation « Toscane occitane

June 14, 2023
49 views

C’est vrai qu’avec ses bastides fortifiées – Cordes-sur-Ciel, Castelnau-de-Montmiral ou Puycelsi –, ses vignes du Gaillacois, son paysage vallonné, le nord-ouest du Tarn a des airs de Toscane. A force de le penser, de l’entendre dire aussi par les touristes de passage, les élus locaux ont fini par en faire un argument touristique. Le regroupement de deux offices de tourisme – celui des Bastides et Vignoble Gaillacois et celui du pays celui du Pays Cordais et Pays de Vaour – a pris le « nom ombrelle » d'Office de Tourisme de la Toscane Occitane, qui vante des « expériences » ou des balades « inoubliables »… dans la Toscane Occitane, et tout est décliné à l’avenant.

« Il n’y a qu’une seule Toscane »

La campagne de séduction tarnaise a fini émouvoir de l’autre côté des Alpes. Par énerver même Nicola Danti (Renew), un député italien qui s’en est ouvert le 10 juin devant le Parlement européen. « Il n’y a qu’une seule Toscane » clame-t-il, dénonçant « une opération qui a clairement pour but d’exploiter l’attrait touristique de la célèbre région de Toscane en Italie, en utilisant de manière abusive une marque établie connue dans le monde entier ».

ESISTE SOLO UNA #TOSCANA.

Ed è bene che chi, in maniera furbesca, sta provando a usare questo brand per promuovere il proprio territorio cessi di farlo immediatamente.

Ho presentato un'interrogazione al Parlamento europeo affinché si faccia immediatamente chiarezza e si… pic.twitter.com/bBKWWxSB8E — Nicola Danti 🇪🇺🇮🇹 (@DantiNicola) June 10, 2023 L‘accès à ce contenu a été bloqué afin de respecter votre choix de consentement En cliquant sur « J‘ACCEPTE », vous acceptez le dépôt de cookies par des services externes et aurez ainsi accès aux contenus de nos partenaires J‘ACCEPTE Et pour mieux rémunérer 20 Minutes, n'hésitez pas à accepter tous les cookies, même pour un jour uniquement, via notre bouton "J‘accepte pour aujourd‘hui" dans le bandeau ci-dessous. Plus d’informations sur la page Politique de gestion des cookies.

« A Bruxelles, nous luttons chaque jour contre des actions de ce genre qui sont menées dans le reste du monde et qui nuisent à notre économie. Je trouve paradoxal que de telles campagnes puissent aussi être conçues dans les pays de l’UE », ajoute Nicola Danti, dont la susceptibilité n’englobe ni Bruges, « la Venise du Nord », ni le Gers souvent désigné comme « la petite Toscane française ».

Et la « Francia Corta » en Lombardie alors ?

Les Tarnais visés ont d’ailleurs un chapelet d’arguments à renvoyer. « Nous n’avons jamais imaginé bien évidemment et n’imaginons absolument pas faire ombrage à la Grande Toscane et ses près de quatre millions d’habitants. C’est juste une analogie spontanée à une grande sœur prestigieuse », indique une « petite mise au point » de la Toscane Occitane., qui compte 80.000 habitants et sait manier l’ironie. « La Côte d’Azur ne proteste pas de l’appellation de "Riviera danoise" au nord de Copenhague ou de la "Riviera des Alpes" situées bien évidemment ailleurs qu’en Méditerranée. Les Alpes Mancelles, dans la Sarthe, ne sont évidemment pas non plus dans les Alpes. La ville du Cap en Afrique du Sud se vend comme la Californie africaine », égrènent les Tarnais dans une « liste sans fin ». Sans compter « une région viticole d’Italie, en Lombardie, qui se fait appeler la « Francia Corta ».

Quant à un éventuel recours juridique, évoqué en Italie, la Toscane Occitane s’estime bordée. La marque a été déposée à l’Inpi « sans aucune difficulté le 7 janvier 2022 ». Personne ne s’est signalé dans le délai légal de recours de deux mois. « Et ce n’est d’ailleurs pas surprenant (…). En aucune façon il pourrait y avoir confusion, aucun de nos visiteurs ne pense être en Italie », se défendent encore les Tarnais. A moins d’avoir trop forcé sur le Chianti.

Source: 20 Minutes