Visite de Mohamed ben Salmane en France : levée de boucliers du côté des ONG
Le prince héritier d'Arabie saoudite a entamé une longue visite en France. Les ONG dénoncent ce voyage officiel alors que la situation des droits humains sé dégrade dans le royaume.
Une visite controversée. Le prince héritier d'Arabie saoudite, Mohammed ben Salmane, est arrivé en France, mercredi 14 juin, pour une visite officielle durant laquelle il s'entretiendra avec le président Emmanuel Macron, a annoncé le Palais royal. Le dirigeant du riche royaume pétrolier participera également au Sommet pour un nouveau pacte financier mondial, organisé les 22 et 23 à Paris. Il doit par ailleurs assister à une cérémonie prévue le 19 juin dans la capitale française pour officialiser la candidature de l'Arabie saoudite pour accueillir l'exposition universelle de 2030, selon la même source.
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Ainsi, le temps où Mohamed Ben Salman était qualifié de "paria" par Joe Biden, après l'assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, semble bien loin. Les ONG dénoncent ce voyage officiel, un deuxième moins d'un an en France, alors que la situation des droits humains se dégrade dans le royaume.
"196 exécutions en 2022"
"On redore le blason de quelqu'un qui ne le mérite absolument pas", s'insurge ainsi Agnès Callamard, secrétaire générale mondiale d'Amnesty International. Et de préciser que "Le président [Emmanuel] Macron se fait l'architecte principal de la réhabilitation de Mohammed Ben Salmane ; il l'avait déjà fait depuis trois-quatre ans". De son côté, Jean-Claude Samouiller, président d'Amnesty France, estime qu'Emmanuel Macron doit évoquer la situation des droits l'homme lors de son déjeuner avec MBS. "Certes, il faut faire des affaires mais il faut qu'Emmanuel Macron évoque les droits humains en Arabie Saoudite qui a un bilan effrayant en terme de peine de mort avec 196 exécutions en 2022." Un discours qui a bien peu chance d'être entendu par l'homme fort de l'Arabie, aujourd'hui incontournable sur la scène internationale.
MBS est aujourd'hui courtisé par les dirigeants de la planète pour ses pétrodollars, regrette Ahmed Benchemsi, de Human Rights Watch. "Le régime de ben Salmane dépense des milliards et des milliards de dollars pour améliorer son image à tous les niveaux. Ils organisent de somptueux concerts avec les plus grandes stars internationales. Ils achètent des footballeurs comme Ronaldo ou encore Benzema. Les gouvernements occidentaux sont alléchés par les contrats qui arrivent."
Dans son rapport annuel sur la peine de mort, publié mi-mai, Amnesty International dénonçait une explosion du nombre d'exécutions en Arabie saoudite. Selon l'ONG, 196 personnes ont été exécutées dans le royaume en 2022, contre 65 en 2021.
Source: franceinfo