SNU : le gouvernement acte l’organisation de séjours sur le temps scolaire, en dépit de l’opposition de tous les syndicats enseignants

June 15, 2023
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C’est officiel : le « séjour de cohésion » du service national universel (SNU) pourra avoir lieu sur le temps scolaire à partir de la rentrée 2023, a annoncé la secrétaire d’Etat à la jeunesse, Sarah El Haïry, dans un entretien au Figaro, jeudi 15 juin. « Il n’y aura pas d’obligation, un peu comme un voyage scolaire. Ce séjour ne coûtera rien aux établissements, ni aux parents », a détaillé Mme El Haïry.

« Dans les jours qui viennent », selon son cabinet, un « appel à projets » sera lancé auprès des lycées, qui auront jusqu’à l’automne pour y répondre. Il s’agira pour les établissements qui auront des professeurs volontaires pour porter le projet, d’engager une ou plusieurs classes de seconde à l’année autour d’une des quatre thématiques proposées : « environnement », « défense et mémoire », « résilience et prévision des risques », et « sport ». Les premiers « séjours de cohésion » sur temps scolaire, d’une durée de douze jours, auront lieu à partir du printemps 2024. L’entourage de la secrétaire d’Etat assure que tous les élèves, y compris les étrangers, pourront effectuer ces séjours, alors que le SNU n’est aujourd’hui ouvert qu’aux jeunes de nationalité française.

« Il s’agit de permettre à davantage de jeunes de participer au SNU et de créer des opportunités, de le faire en collectivité », expliquait Sarah El Haïry au Monde, le 20 mai. Les séjours organisés durant les vacances, auxquels les jeunes de 15 ans à 17 ans peuvent s’inscrire sur la base du volontariat, sont maintenus.

Ecueils logistiques

Impossible d’estimer le nombre d’établissements qui se porteront volontaires. « C’est une montée en puissance qui prend du temps, cela se fera petit à petit », répond, prudent, le secrétariat d’Etat. Pour favoriser le dispositif, une « aide financière » pour les établissements concernés est promise, et les enseignants volontaires seront éligibles à la rémunération du pacte enseignant.

Le gouvernement cherche depuis plusieurs mois la voie pour tenir l’engagement présidentiel d’une généralisation du SNU à tous les jeunes. Quelque 32 000 adolescents ont participé à un séjour en 2022, contre 50 000 attendus par le gouvernement – Sarah El Haïry assure que de nombreux jeunes sont cette année sur liste d’attente. Début mars, la secrétaire d’Etat défendait l’option d’une généralisation aux 800 000 élèves de 2nde, sur le temps scolaire, avant de reculer. D’une part parce que rendre le dispositif obligatoire requiert une modification de la loi loin d’être acquise pour l’exécutif, mais aussi parce que les écueils logistiques rendent illusoire la possibilité d’une large extension.

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Source: Le Monde