Glenda Jackson, actrice britannique doublement oscarisée, est morte

June 15, 2023
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L’actrice anglaise et ancienne femme politique Glenda Jackson aux Laurence Olivier Awards 2017 à Londres, le 9 avril 2017. JUSTIN TALLIS / AFP

L’actrice britannique Glenda Jackson, qui avait remporté deux Oscars est morte à l’âge de 87 ans, a annoncé jeudi 15 juin son agent, Lionel Larner. « Glenda Jackson, actrice et femme politique deux fois primée aux Oscars, est décédée paisiblement chez elle à Blackheath, à Londres, entourée de sa famille, après une brève maladie », a-t-il déclaré. « Elle avait récemment terminé le tournage de The Great Escaper dans lequel elle partage la vedette avec Michael Caine », a ajouté M. Larner.

Glenda Jackson figure parmi les comédiennes couronnées à Hollywood. Elle a été oscarisée pour Love (Women in Love, Ken Russell, 1970). En 1973, c’est avec la comédie Une maîtresse dans les bras, une femme sur le dos (A touch of Class, Melvin Frank, 1973), qu’elle décrochait sa seconde statuette grâce à sa composition d’une femme divorcée prise au piège dans un amour impossible avec un homme marié.

Née le 9 mai 1936 à Birkenhead, un petit port en face de Liverpool (nord-ouest de l’Angleterre), cette fille d’un maçon et d’une femme de ménage travaille d’abord comme employée dans une pharmacie et suit des cours d’art dramatique pour amateurs. Malgré le manque de soutien familial, elle s’inscrit à l’Académie royale d’art dramatique de Londres et part en tournée. C’est ainsi que le metteur en scène Peter Brook la repère et l’engage en 1963 pour jouer Ophélie dans Hamlet.

« Je dirige ma vie, je le crois, je l’espère »

Après trente-cinq ans de carrière au théâtre et au cinéma, elle se lance en politique pour combattre Margaret Thatcher qu’elle accuse de détruire la société britannique. Elue en 1992 comme députée travailliste de la banlieue londonienne, elle conserve sa circonscription jusqu’en 2015 et s’illustre par une attention particulière pour les « pauvres, les chômeurs et les malades ». Nommée comme ministre des transports dans le gouvernement de Tony Blair de 1997 à 1999, elle en devient une farouche opposante après l’invasion de l’Irak en 2003.

En 1973, la critique d’art dramatique Colette Godard écrivait dans les colonnes du Monde, Glenda Jackson « est grande, avec un regard direct, une voix calme, un sourire large. Mieux que belle, elle est féminine, c’est-à-dire passionnée, lucide, intelligente, sans rien de mièvre ni de fragile. Assurément, elle sait ce qu’elle ne veut pas, et aussi ce qu’elle veut, ce qui est plus rare et lui vaut la réputation d’être une actrice difficile. Elle dit qu’elle a seulement de mauvaises relations avec les mauvais metteurs en scène. » Glenda Jackson, rapportait Colette Godard, disait d’elle-même : « Je dirige ma vie, je le crois, je l’espère. Mais elle est entrée dans un schéma bien défini le jour où j’ai décidé d’être comédienne. »

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde