Pourquoi 80% des enseignants affectés au secondaire ont présenté leur lettre de démission à l'IUT ?

June 16, 2023
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Quarante enseignants de l’IUT de Montpellier ont remis ce jeudi une lettre de démission des tâches administratives non statutaires. Elle était adressée au président de l’université de Montpellier, au président du conseil d’IUT et au directeur de l’IUT. Ces enseignants ont décidé de se mobiliser, en réponse à la promulgation de la Loi de programmation de la recherche.

« A travail égal, les primes attribuées aux enseignants du supérieur ne sont plus égales à celles des enseignants-chercheurs », explique le collectif 384. « Cette action collective vise à alerter les instances universitaires sur les conditions dégradées de la rentrée de septembre pour les étudiants, prévient Bertrand Gélis, chef de département génie électrique et informatique industrielle de l’IUT de Montpellier. Elle est la conséquence d’une injustice de traitement entre les enseignants-chercheurs et les enseignants du secondaire affectés dans le supérieur. »

« Même mission, inégalité de salaire »

Au nombre de treize mille en France, les enseignants du supérieur « ne sont pas concernés par la revalorisation décidée par le ministère de l’Education nationale en avril 2023, dénonce le collectif 384. Ils perdront en 2024 un accès facilité à la classe exceptionnelle avec la suppression des viviers. Ils vont voir leur carrière ralentie à l’université. Ils seront payés en heures complémentaires dévaluées alors qu’ils devraient bénéficier d’heures supplémentaires majorées comme les enseignants de prépa ou BTS. »

L’IUT de Montpellier compte 200 enseignants et enseignants-chercheurs. Cinquante d’entre eux sont des enseignants du secondaire affectés dans le supérieur. Parmi eux, ils sont 80 % à avoir présenté leur lettre de démission de tâches administratives, ce jeudi. Bertrand Gélis évoque de nombreuses conséquences pour les étudiants à la rentrée, allant de la non-élaboration des plannings et donc de l’accueil des étudiants aux suspensions des filières en apprentissage, ou l’arrêt de certains modules d’enseignement.

« Une prime doit être liée à la mission et non pas au statut, estime Gilles Frontin, directeur adjoint de l’IUT de la préfecture de l’Hérault, qui apporte son soutien au mouvement. Si à un moment donné, deux collègues font le même travail, ça paraît quand même surprenant qu’ils n’aient pas la même prime ».

Source: 20 Minutes