Faut-il se coucher tôt pour vivre vieux ? Cette étude va rassurer les noctambules, à une condition

June 16, 2023
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Yana Iskayeva / Getty Images Yana Iskayeva / Getty Images

SOMMEIL - Un bon argument pour les noctambules. Selon une étude britannique au long cours publiée ce vendredi 16 juin, les « oiseaux de nuit » n’ont pas plus de risques de mourir plus jeunes que les couche-tôt qui aiment se lever de bon matin. Sauf si ces couche-tard passent leurs soirées à prendre de l’alcool ou à fumer.

Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont suivi pendant 37 ans 24 000 jumeaux de même sexe, en Finlande. En 1981, ils leur avaient demandé d’indiquer s’ils étaient des personnes du matin ou du soir. Un tiers s’était décrit comme plutôt du soir, 10 % comme vraiment du soir, et les autres étaient du matin.

Ils ont constaté que les couche-tard tendaient à être plus jeunes, mais aussi à boire et à fumer davantage que les autres. Lorsque les chercheurs ont repris ces données, en 2018, plus de 8 700 des jumeaux étaient décédés.

Sur ces 37 années, les chercheurs ont ainsi estimé que les véritables « oiseaux de nuit » avaient un risque de décès, de toutes causes, de 9 % supérieur aux autres. Une différence « principalement due au tabac et à l’alcool ». Selon eux, les noctambules ne fumant pas et buvant peu ne montraient pas de risque accru de mourir plus précocement que les lève-tôt.

Réfléchir à sa consommation d’alcool et de tabac

De précédents travaux, avec des données sur près d’un demi-million d’habitants du Royaume-Uni de 38 à 73 ans, concluaient, eux, en 2018 à un risque de décès, de toutes causes, de 10 % plus élevé pour les couche-tard que pour les couche-tôt, sur une période de six ans et demi.

Mais cette étude, qui avait été la première à explorer le risque de mortalité, n’avait pas pris en compte des facteurs comme l’alcool, qui pourraient donc être en cause dans ces décès prématurés.

Pour le principal auteur de cette nouvelle étude, Christer Hublin, de l’Institut finnois de santé au travail, « les personnes vraiment du soir devraient réfléchir à leur consommation d’alcool et de tabac, s’ils en consomment ».

En soi, indépendamment d’autres facteurs, l’heure à laquelle les individus ont tendance à se coucher, leur « chronotype », a « peu ou pas » d’effet sur leur mortalité, a-t-il affirmé à l’AFP.

Et la drogue ?

Pour Jeevan Fernando, chercheur spécialisé sur le chronotype à l’Université de Cambridge, les résultats de cette étude sont solides, mais avec des limites.

Que les participants se soient autoqualifiés du matin ou du soir est, à ses yeux, « insatisfaisant, car cela ne fournit pas d’information objective », contrairement à des méthodes plus modernes.

Et l’étude n’inclut pas d’autres produits que l’alcool et le tabac, pointe Jeevan Fernando, qui a montré dans ses recherches que les noctambules ont une santé mentale plus dégradée, principalement avec de l’anxiété, et que la consommation de drogue pourrait exacerber le problème.

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Source: Le HuffPost