Crise climatique : en avion, des turbulences de plus en plus fréquentes

June 16, 2023
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Selon une étude britannique, le réchauffement climatique augmente le nombre et la durée des turbulences en avion.

Ce sont les chercheurs de l'université de Reading, au Royaume-Uni, qui ont établi ce lien à partir des données athmosphériques. Ils ont recensé les turbulences survenues en "air clair", c’est-à-dire quand il n’y a ni orage ni nuages. Résultat : elles ont augmenté de de 50% en 40 ans. C’est le cas notamment au dessus de l’océan Atlantique, zone aérienne très fréquentée, où l'on est passé de 17 heures de fortes turbulences annuelle en 1979 à 27 heures en 2020.

Et cela va continuer à s'accentuer, selon les chercheurs britanniques. Aujourd’hui quand on fait Paris-New York par exemple, on subit en moyenne dix minutes de turbulence. Dans quelques décennies, autour de 2050, ce sera plutôt 20 à 30 minutes.

Le réchauffement climatique est en cause parce qu'on le sait, les turbulences surviennent quand deux courants d’airs de vitesse, de chaleur et de sens différents, se rencontrent. C’est ce qu’on appelle le cisaillement du vent. Cela crée ce qu’on ressent quand on est dans l’avion comme un trou d’air. On sait désormais que plus l’air est chaud, plus ce cisaillement du vent augmente.

Ce n’est pas la seule interférence du dérèglement climatique avec l’aviation : ces mêmes chercheurs ont aussi prouvé que la température de l'air au sol peut empêcher les avions de décoller. C'est même déjà arrivé en 2017 à l'aéroport de Phoenix aux États-Unis, où sous un soleil de plomb il faisait 48°C. C'est la température maximale d'exploitation pour les plus gros avions.

Pas plus dangereux de prendre l'avion

Qu’on se rassure tout de même : les appareils sont conçus pour résister aux turbulences, même les plus sévères. Ce qui résiste un peu moins aux turbulences, en revanche, c’est le portefeuille des compagnies aériennes. Toujours selon cette étude, les turbulences coûtent à l’industrie entre 150 et 500 millions de dollars par an, rien qu'aux États-Unis. Paradoxe quand on sait que l’avion est un des facteurs aggravants du réchauffement climatique, par ses émission de CO2 et ses traînées de condensation laissées lors de leurs passages dans le ciel.

Source: franceinfo