"Le gars est une tronçonneuse! Faudra être bourré pour trouver le sommeil"... Dans l'enfer du camping

June 16, 2023
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Dans l’enfer du Hellfest, à Clisson,

Certains en sont à la première bière, d’autres au brossage de dents, mais ils sont aussi encore nombreux à dormir. Alors que le Hellfest a rallumé le son depuis jeudi après-midi pour sa 16e édition, dans la petite commune de Clisson près de Nantes, les festivaliers ont déjà pris leurs aises ce vendredi matin. Au camping officiel, des dizaines de milliers de tentes colorées, abritant déjà quelque 35.000 personnes, s’ouvrent une à une. « On n’a pas trop mal dormi, mis à part le voisin qui ronflait, sourient Fabien, Nicolas, et Grégory, trois Toulousains qui peinent à ouvrir les yeux. Le gars, c’est une tronçonneuse ! Va falloir être bien bourré ce soir pour trouver le sommeil… »

Quelque 35.000 personnes fréquentent le camping du Hellfest - J. Urbach / 20 Minutes

Compris dans le prix du billet et situé à quelques minutes à pied des scènes, le camping du Hellfest, installé dans des champs, fait figure d’incontournable. Dom, un fan de métal venu de Suisse pour la septième année, ne logerait ailleurs pour rien au monde. « Même si on dort peu, ça fait partie de l’expérience, raconte-t-il, un t-shirt à l’effigie du festival sur le dos. C’est gratuit, on vient là, on se pose, on se fait des apéros avec les voisins que l’on retrouve chaque année. » Avec ses potes, il n’a d’ailleurs pas hésité à « courir » à l’ouverture des barrières pour retrouver son emplacement, le même depuis plusieurs années, et très proche de l’entrée. Car ici, c’est premier arrivé, premier servi. « C’est pratique, on n’a moins à marcher pour rentrer, et avec des toilettes pas loin, lance son amie Laurie, 26 ans. Et puis il y a les joutes de caddies juste devant ! »

Car au camping du Hellfest, on ne fait pas qu’essayer de se reposer entre les concerts. Après les derniers riffs de guitare de la journée, vers 2 heures du matin, des centaines de personnes se rejoignent au « White Camp » pour le brutal caddie, ces combats de chariots dans lesquels des festivaliers tentent de se faire tomber. « Comme d’habitude ici, c’est très bon esprit, et aucun coup n’est permis, veut rassurer un habitué. Si jamais ça arrive, la foule crie "bisou, bisou" et tout se termine bien ! » Un peu plus loin, ceux qui ont encore de l’énergie se défoulent sur la piste de danse du Macumba, boîte de nuit non officielle mais désormais passage obligé de tout campeur qui se respecte.

Pas facile de retrouver sa tente…

Un joyeux bordel qui cache une organisation bien rodée. Au guidon de son quad, James, le régisseur, arpente en permanence les 32 hectares du site. Tri des déchets, vols, respect des consignes de sécurité (et notamment l’interdiction de faire du feu), lui et son équipe de 120 bénévoles veillent à ce que tout se passe pour le mieux. « Les métalleux sont des gentils, globalement il n’y a aucun problème, observe James. Le camping, ça fait partie du festival, à tel point que certains restent ici tout le week-end. Bon, on a aussi ceux qui, trop bourrés, galèrent à retrouver leur tente ! » Pour tenter d’éviter ça, il a divisé le terrain en sept zones, répondant à un code couleur. Mais pas toujours facile de s’y retrouver, en pleine nuit avec devant soi des milliers de tentes Quechua vertes ou blanches…

Axelle et Camille, elles, ont opté pour une déco bien voyante, avec guirlandes et drapeaux de couleurs vives, pour être sûres de ne pas se paumer tout en rendant leur petit coin un peu plus cosy. Car certains campeurs, comme ces jeunes parisiennes, sont bien équipés. « On a aussi investi dans une tonnelle pour ne pas avoir trop chaud comme l’an dernier, continuent les deux copines tatouées. Une toile aussi pour rafraîchir les tentes la nuit, car on n’a pas envie de complètement cuire ! » Grand plaid « pour les apéros », boules quiès, barquettes de taboulé et lingettes font aussi partie de leurs indispensables. « Ça dépanne quand il y a trop de queue pour se laver ! », argumentent-elles, alors que le Hellfest propose un accès illimité aux douches, très prisées, pour 6 euros.

Les tentes en carton du Hellfest - J. Urbach / 20 Minutes

Mais pour ceux qui veulent encore davantage de confort, rendez-vous dans une autre aile de cet immense camping. Au Easy Camp, payant cette fois, on dort dans des tipis, petits bungalows, et même… tentes en carton. Pratique pour ceux qui viennent en avion ou qui n’ont pas eu envie de se compliquer la vie. Petits fauteuils, kit d’hygiène, tout est fourni… « On a fait sept heures de route à quatre dans la voiture, donc c’est bien cool de trouver tout ça sur place, observent Maïwen et Marco, qui viennent au Hellfest pour la première fois. On a envie de profiter un maximum des quatre jours, alors tant pis, on a rajouté 150 euros par personne aux 330 euros du billet… Bref, on a fait exploser le budget ! »

Source: 20 Minutes