Booba accuse l'influenceur Dylan Thiry de "trafic d'enfants", deux députés saisissent la justice
Le rappeur a diffusé, lundi, des enregistrements audio attribués à l'influenceur luxembourgeois, dans lesquels ce dernier émet l'idée de favoriser des adoptions illégales d'enfants, moyennant finance.
Lancé sur les réseaux sociaux, le conflit qui oppose le rappeur Booba à l'influenceur Dylan Thiry a pris une tournure politico-judiciaire, mercredi 26 avril. Les députés Arthur Delaporte (PS) et Stéphane Vojetta (Renaissance) annoncent avoir saisi de la procureure de la République de Paris après avoir pris connaissance de "soupçons de trafic d'enfants" visant Dylan Thiry. Contacté par franceinfo, le parquet n'a pas confirmé la saisine qui vise cet influenceur luxembourgeois de 28 ans, ancien candidat de téléréalité.
Comment s'est-il retrouvé dans le viseur des deux députés ? Tout a commencé le 24 avril. Le rappeur Booba, engagé depuis plusieurs mois dans une croisade pour dénoncer les agissements de certains influenceurs, diffuse sur les réseaux sociaux "des enregistrements audio semblant émaner de Monsieur Dylan Thiry", écrivent Stéphane Vojetta et Arthur Delaporte dans leur saisine, publiée sur Twitter. "Dans ces notes vocales, Monsieur Thiry indique souhaiter aider une tierce personne à "adopter" un enfant à travers un acte manifestement illégal et en échange d'une contrepartie économique", poursuivent ceux qui sont aussi les deux rapporteurs d'une loi de régulation du secteur de l'influence en ligne.
Une aide à l'adoption contre "100 000 euros"
Dans ces notes vocales, que franceinfo n'a pas pu vérifier, on entend la voix d'un homme présenté par Booba comme Dylan Thiry, en train d'élaborer un plan pour faire sortir de Madagascar une petite fille orpheline et l'amener en Europe contre une rémunération. "Je peux faire en sorte qu'elle adopte (...) je leur dis : 'Venez à Madagascar' et ils me donnent 100K [100 000 euros] et moi, je fais tout pour qu'il puisse adopter", peut-on entendre. "Je vais prendre le passeport d'un pote à moi qui a une fille noire, lui va faire une déclaration de perte, et (...) je repars avec elle en Europe", poursuit la voix enregistrée.
Pour les deux députés, "ces déclarations, si elles ont été suivies d'effets, s'apparenteraient à du trafic d'enfant". Mardi, avant que les deux élus ne saisissent la justice, Dylan Thiry a réagi, dans une vidéo publiée sur Instagram. Il semble confirmer l'authenticité des vidéos : "Je les ai envoyées à Sandra (...) qui était mon agent", explique-t-il, l'accusant de les avoir par la suite transmises au collectif AVI (Aide aux victimes d'influenceurs), officiellement soutenu par Booba. "Méfiez-vous de votre entourage", conclut l'influenceur qui s'estime trahi par cette ancienne proche. Il assure par ailleurs, toujours sur Instagram : "Ce ne sont que des paroles, il n'y a pas eu d'acte."
Dylan Thiry est par ailleurs visé par "cinq plaintes pour escroquerie et abus de confiance", rappelait Le Parisien (article payant) mi-avril. Il lui est notamment reproché d'avoir détourné de l'argent récolté sous forme de cagnottes en ligne avec son association humanitaire. Sur son compte Instagram, qui affiche 1,6 million d'abonnés, il se met régulièrement en scène lors de séjours présentés comme humanitaires, au Sénégal, à Madagascar, ou encore en Turquie, où il s'est rendu après le séisme meurtrier survenu début février.
Source: franceinfo