Face au risque de blocage, le site YouPorn n'exclut pas de se retirer de France

June 17, 2023
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La justice française doit se prononcer le 7 juillet sur le blocage des sites pornographiques qui ne contrôlent pas l'âge des internautes.

Le groupe menace de claquer la porte. Le géant mondial du secteur des sites pornographiques, Mindgeek, n'exclut pas de rendre inaccessibles ses plateformes vidéo en France, a fait savoir l'avocat Solomon Friedman, spécialiste des questions de régulation et associé du fonds canadien Ethical Capital Partners (ECP), qui a récemment mis la main sur Mindgeek, qui possède notamment YouPorn et PornHub.

La justice française doit se prononcer le 7 juillet sur le blocage des sites pornographiques qui ne contrôlent pas l'âge des internautes, en application d'une loi de 2020 qui lui impose une réelle vérification de l'âge des visiteurs, et non plus une simple déclaration de majorité. "Dans toutes les juridictions où nous opérons, nous respectons la loi", assure l'avocat Solomon Friedman à l'AFP.

Vers un rendez-vous avec le ministre ?

Aux Etats-Unis, où certains Etats ont établi des restrictions, Mindgeek a jusqu'ici adopté diverses position. En Louisiane, il s'est plié à l'obligation légale de mettre en place une vérification d'âge qui utilise l'identité numérique fournie par l'administration. Mais, dans l'Utah, il a préféré fermer plutôt que de devoir traiter directement des informations personnelles.

"Du coup, l'utilisation des VPN [des logiciels pour changer l'origine de sa connexion] a explosé", rapporte Solomon Friedman, qui ne souhaite pas pour l'heure "spéculer" sur ce que sera sa décision en France. Pour protéger les mineurs, la seule solution "efficace", selon lui, est une vérification d'identité directement sur les smartphones, "qui pourrait être mise en place demain" si l'industrie, les fabricants de téléphones et les régulateurs s'accordent.

Il se dit aussi prêt à rencontrer le ministre français délégué au Numérique, Jean-Noël Barrot, qui avait lancé une invitation en mars et a depuis proposé un projet de loi pour renforcer les pouvoirs de blocage du régulateur du numérique.

Source: franceinfo