Remaniement : François Bayrou s’estime " hors jeu " dans la course à Matignon

June 18, 2023
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Le président du MoDem, Francois Bayrou, le 15 décembre 2022. (Photo Kenzo TRIBOUILLARD / AFP) KENZO TRIBOUILLARD / AFP

Alors que la scène politique bruisse de rumeurs sur l’imminence d’un remaniement, le président du MoDem et allié d’Emmanuel Macron s’estime empêché de briguer Matignon par le procès à venir des assistants parlementaires de son parti. « Si la question c’est “est-ce que vous auriez aimé faire ça”, j’aurais adoré faire ça. Je suis assez préoccupé par la situation du pays pour vous dire que, oui, j’aurais aimé assumer ce rôle (…) mais je suis hors-jeu », a-t-il déclaré dimanche 18 juin lors du « Le Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI ».

« Je ne suis pas aujourd’hui dans ce jeu-là parce que nous allons avoir à l’automne un procès totalement infondé », a-t-il précisé alors qu’on l’interrogeait sur l’hypothèse de le voir succéder à Elisabeth Borne.

L’actuel haut-commissaire au plan sera jugé à partir du 16 octobre, avec dix autres cadres de l’UDF et du MoDem, pour complicité de détournements de fonds publics européens, entre juin 2005 et janvier 2017. Ils sont soupçonnés d’avoir utilisé des fonds européens pour embaucher des assistants parlementaires qui auraient en réalité travaillé, au moins partiellement, pour le parti.

Pour un premier ministre « autonome »

Cette hypothèque judiciaire ne l’empêche pas de livrer ses convictions sur la situation gouvernementale, au sujet de laquelle l’ancien ministre juge qu’il y a « des progrès possibles ». « Je suis pour un président fort, un gouvernement fort et un Parlement fort », a-t-il résumé. « Je suis pour que le premier ministre ait une autonomie par rapport au président de la République », ainsi qu’une « entente profonde » avec le chef de l’Etat, a-t-il poursuivi.

Mais aussi du « poids politique » chez « celui ou celle qui monte à la tribune, dans des circonstances aussi difficiles que celles que nous connaissons aujourd’hui avec une absence de majorité », a-t-il complété, renvoyant à Emmanuel Macron le soin de décider si Mme Borne répondait aux bons critères.

Comme il l’avait déjà exprimé cette semaine, M. Bayrou s’est dit « opposé au virage à droite comme à gauche », alors qu’une partie du camp macroniste pousse en faveur d’un accord avec Les Républicains. « Je trouve bienvenu qu’il y ait une droite républicaine qui essaie de se reconstruire » et « estimable le travail qui est fait sur les idées » par le patron de LR Eric Ciotti, a développé M. Bayrou.

« Mais l’idée que LR, élu dans l’opposition, abandonnerait ses positions pour entrer dans la majorité, c’est une idée à laquelle je ne crois pas », a-t-il fait valoir. De manière générale, « on peut nouer des accords à condition d’être solide sur ses fondations, à condition que tout le monde sache qui vous êtes, où vous allez et que vous refusez de vous laisser bringuebaler d’un côté ou de l’autre », a souligné ce pilier de la majorité.

Le Monde

Source: Le Monde