Les industries de défense françaises se mobilisent sur fond de guerre en Ukraine

June 18, 2023
290 views

Dans l’atelier des Forges de Tarbes qui produit des munitions pour les canons d’artillerie français Caesar utilisés par les forces armées ukrainiennes, à Tarbes, le 4 avril 2023. LIONEL BONAVENTURE / AFP

La guerre en Ukraine, premier conflit d’une telle ampleur depuis 1945 sur le sol européen, des manœuvres aéroterrestres sans précédent en cours en Allemagne, des budgets militaires en forte hausse partout dans le monde, notamment en Europe et en France… Le 54e Salon international de l’aéronautique et de l’espace s’ouvre au Bourget (Seine-Saint-Denis), lundi 19 juin, dans un environnement géopolitique qui n’a rien de commun avec celui de sa dernière édition, en 2019. Les expositions de matériels et les démonstrations aériennes, avec le F-35 américain en vedette, feront la joie des 350 000 visiteurs attendus, mais elles ne seront plus seulement perçues comme des attractions pour férus d’avions, d’hélicoptères ou de drones.

Le président de la République, Emmanuel Macron, devrait y réaffirmer, lundi, son appel à la mobilisation de la base industrielle et technologique de défense (BITD), même si l’alignement n’est pas toujours au rendez-vous. En effet, Airbus Defence and Space et Dassault Aviation présenteront, chacun de leur côté, le système de combat aérien du futur (SCAF), sur lequel ils collaborent péniblement depuis le lancement de ce programme majeur, en juillet 2017.

En décrétant, en juin 2022, que la France était entrée en « économie de guerre », le chef de l’Etat a fait sourire ou irrité certains patrons. « Mais c’est une réalité : cela nous aide à intensifier le dialogue avec la direction générale de l’armement [DGA] et l’état-major des armées », reconnaît l’un d’eux. La nouvelle loi de programmation militaire (LPM), qui couvre la période allant de 2024 à 2030, illustre cette volonté de mobilisation, même si les experts débattent de la portée réelle des 413 milliards d’euros inscrits dans ce projet, en cours d’examen au Parlement, et de la visibilité donnée aux industriels.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Dans l’aéronautique, une deuxième vague de recrutements massifs Ajouter à vos sélections Ajouter à vos sélections Pour ajouter l’article à vos sélections

identifiez-vous S’inscrire gratuitement

Se connecter Vous possédez déjà un compte ?

L’enjeu est de « produire plus, plus vite et à coûts maîtrisés », souligne le gouvernement. L’outil industriel monte en cadence. Chez Nexter, le cycle de production des canons Caesar de 155 mm, fournis aux forces armées ukrainiennes dès l’été 2022, a été ramené de trente mois à dix-huit mois, lui permettant d’en sortir six par mois au lieu de quatre, avec les obus qui les accompagnent. Thales va doubler sa fabrication de radars GM-200. De son côté, la DGA mène un travail de simplification des spécifications des armements. « Ce qui est simple se produit mieux et plus rapidement », résume Alexandre Lahousse, chef du service des affaires industrielles au sein de la DGA.

Ventes d’équipements militaires très soutenues

Il vous reste 47.76% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Source: Le Monde