A Barcelone, le socialiste Jaume Collboni devient maire après un accord surprise avec deux partis rivaux

June 18, 2023
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Le candidat socialiste à la mairie de Barcelone (Espagne), Jaume Collboni, le 28 mai 2023. (Photo Lluis GENE / AFP) LLUIS GENE / AFP

Le coup de théâtre offre une bouffée d’oxygène au parti du premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, avant les législatives du 23 juillet. Le conseil municipal de Barcelone a élu, samedi 17 juin, le socialiste Jaume Collboni à sa tête, à la suite d’un accord surprise avec deux partis politiques rivaux.

M. Collboni s’était classé à la deuxième place à l’issue des élections municipales et régionales de fin mai, remportant dix des 41 sièges du conseil municipal de la grande métropole de Catalogne. Mais, quelques heures avant le vote du conseil municipal, le parti Barcelona en Comu (« Barcelone en commun ») de la maire de gauche sortante, Ada Colau, a annoncé que ses neuf membres soutiendraient M. Collboni. Une initiative soutenue par le Parti populaire (PP, conservateur) qui détient deux sièges, ce qui octroie à M. Collboni une courte majorité de 21 élus.

Bien que les socialistes et le PP soient de farouches rivaux politiques, le parti conservateur ne tenait pas à ce que Xavier Trias, du parti indépendantiste Junts per Catalunya (« ensemble pour la Catalogne ») ne devienne maire de Barcelone à nouveau. M. Trias, qui dirigea la métropole entre 2011 et 2015, partait pourtant favori, son parti étant arrivé en tête des élections du 28 mai qui lui avaient offert onze sièges.

Dans un communiqué, Barcelona en Comu a aussi expliqué vouloir « éviter un gouvernement Junts qui étendrait un tapis rouge pour les lobbies et les secteurs favorables aux politiques d’extrême droite ».

Après sa prestation de serment, M. Collboni, 53 ans, a déclaré qu’il voulait « être le maire de tous ». Il succède à Mme Colau, ancienne militante du droit au logement élue à la tête d’une plate-forme citoyenne soutenue par le parti de gauche radicale Podemos, qui a notamment rendu encore plus de rues aux piétons et limité l’ouverture de nouveau hôtels pour tenter de juguler les excès du tourisme de masse.

La configuration municipale à Barcelone relève toutefois de l’exception, dans une Espagne où la droite conservatrice et l’extrême droite ont fortement progressé lors des dernières élections. Samedi, le parti d’extrême droite Vox s’est installé à la tête de dix villes d’importance en Espagne en s’associant au Parti populaire, une alliance qui pourrait être renouvelée au niveau national. Les succès du PP et de Vox au scrutin du 28 mai ont conduit le premier ministre socialiste, Pedro Sanchez, à convoquer des élections législatives anticipées pour le 23 juillet.

Le Monde avec AFP

Source: Le Monde