Au salon du Bourget, un avion du futur qui se veut plus sobre

June 18, 2023
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Les concepts d’avions du futur d’Airbus. AIRBUS

L’avion du futur, l’appareil de nouvelle génération, attendu, au mieux, pour le milieu des années 2030, n’est pas qu’un enjeu technologique et industriel. Il est aussi un instrument politique pour toute la filière. Prévu pour être neutre en carbone en 2050, surtout s’il est alimenté avec de l’hydrogène, il a aussi pour tâche de repeindre en vert un secteur industriel dénoncé par les défenseurs de l’environnement pour ses atteintes sur le climat. En effet, même si le transport aérien représente moins de 5 % des émissions mondiales de CO 2 , c’est lui qui est montré du doigt. Comme un symbole de ce qu’il ne faut plus faire.

Problème, l’avion du futur n’est pas près de décoller. Mais avec la perspective d’un appareil propulsé par des moteurs à hydrogène qui ne rejetteront que de la vapeur d’eau dans l’atmosphère, les industriels, tels Airbus, Boeing ou Safran, espèrent faire rêver les futurs passagers pour mieux laisser momentanément à distance les contraintes environnementales.

Pour produire ce type d’appareils, l’avionneur européen veut procéder par étapes. En construisant d’abord ce qu’il appelle « un avion ultrafrugal », fait savoir Alain De Zotti, chef de l’architecture avion et de l’intégration chez Airbus. Il souhaite que le prochain aéronef « fasse un saut quantitatif en termes d’efficacité », notamment « en termes de consommation ». Cela passe, ajoute-t-il, « par l’utilisation de carburants moins carbonés ». Les fameux SAF (sustainable aviation fuel) ou CAD (carburant d’aviation durable). Des carburants aujourd’hui quasi introuvables et six à sept fois plus chers que le kérosène.

« Voilure intelligente »

Encore au stade de la planche à dessin, Airbus « travaille sur trois grandes familles d’améliorations » des futurs appareils : « l’efficacité aérodynamique, les énergies décarbonées et l’amélioration du trafic aérien ». Demain, pour mieux pénétrer dans l’air, pour avoir plus de portance et donc consommer moins, les avions seront dotés de « voilures de plus grande envergure, en matériaux composites ». L’un des appareils devrait être équipé d’ailes tellement grandes qu’elles devront, une fois l’avion au sol, se replier pour qu’il puisse gagner son stationnement à l’aéroport.

A l’avenir, les ailes ne seront pas seulement allongées, elles seront aussi « à géométrie variable », souligne M. De Zotti. « Elles modifieront leur forme en fonction du régime de vol. » Selon lui, Il faudra désormais parler de « voilure intelligente ». En vol, « la cambrure de l’aile va évoluer pour diminuer la traînée aérodynamique ». Elle va aussi changer de forme « pour réduire la portance en cas de rafales de vent pour diminuer les efforts supportés par l’aile », explique-t-il. Une « modification quasi instantanée » des ailes, prévoit encore Airbus, qui annonce tester « la première génération de ces technologies sur son long-courrier A350 ».

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Source: Le Monde