Richard Ferrand revient sur ses propos sur la " limitation du mandat présidentiel "

June 19, 2023
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JULIEN DE ROSA / AFP JULIEN DE ROSA / AFP

POLITIQUE - Il assure qu’il ne voulait pas dire ce qu’il a dit, ou du moins, ce que certains voudraient lui faire dire. Ce lundi 19 juin, Richard Ferrand est revenu sur ses propos tenus la veille dans une interview au Figaro pour tenter d’éteindre la polémique. Car dans cet entretien, l’ancien président de l’Assemblée nationale se dit favorable à une modification de la Constitution qui aurait pour conséquence de permettre à un président de la République de faire trois ou quatre mandats successifs.

« À titre personnel, je regrette tout ce qui bride la libre expression de la souveraineté populaire. La limitation du mandat présidentiel dans le temps, le non-cumul des mandats, etc.… Tout cela corsète notre vie publique dans des règles qui limitent le libre choix des citoyens (...) Changeons tout cela en préservant le bicamérisme et le Conseil constitutionnel, gardien vigilant des principes républicains et des libertés publiques », répond Richard Ferrand, à une question portant sur l’impossibilité pour Emmanuel Macron de se représenter en 2027.

Ce qui, compte tenu de la proximité entre l’intéressé et l’actuel chef de l’État, a été perçu par les oppositions comme une volonté d’ouvrir la voie à un troisième mandat d’Emmanuel Macron. Ce qu’il ne dit pas explicitement, mais qui a été compris comme tel par plusieurs médias (comme on peut le voir ici ou ici), malgré le caractère plus qu’improbable d’un tel scénario, puisqu’une telle réforme nécessiterait un vote « en des termes identiques » de l’Assemblée puis du Sénat ainsi que l’assentiment de 60 % des parlementaires réunis en Congrès. Ce qui, en l’état actuel des forces, serait impossible.

Panot envisage l’avènement de « Macron 1er »

D’autant qu’Emmanuel Macron a été élu en avril 2022 selon les règles actuellement en vigueur, et qu’une telle révision ne pourrait donc s’appliquer à son cas. Pour autant, de nombreux politiques ont saisi la balle au bond. « Disparu le vernis progressiste, chacun découvre chaque jour la réalité d’un libéralisme autoritaire qui, d’article 40 en prolongation du mandat présidentiel, ne cache plus sa vérité », a commenté sur Twitter le premier secrétaire du PS Olivier Faure.

« Habité par une foi fanatique en lui-même et en son projet néolibéral, convaincu d’avoir raison contre le peuple, le Président rêve de ne jamais lâcher le pouvoir. Cet homme est dangereux », a renchéri le député LFI de Seine-Saint-Denis Bastien Lachaud. « Et pourquoi pas restaurer l’Empire avec Macron 1er ? Richard Ferrand, le visage de la dérive autocratique de la Macronie », a abondé la présidente du groupe LFI à l’Assemblée, Mathilde Panot. Vice-présidente du Sénat, la socialiste Laurence Rossignol a également ironisé sur cette proposition.

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Face à cette avalanche de critiques, Richard Ferrand est monté au créneau. « Consternant de voir s’agiter réseaux sociaux et médias paresseux sur une proposition stupide que je ne fais pas dans un entretien au Figaro : modifier la Constitution pour la présidentielle de 2027. Panurgisme imbécile », a tweeté l’ex-député du Finistère, oubliant que c’est dans le cadre d’une question portant sur 2027 qu’il a évoqué « la limitation du mandat présidentiel dans le temps » comme un mécanisme qui « bride la libre expression de la souveraineté populaire ».

Partant de ce constat, il appelait donc à « changer tout cela ». Ce qui a pu, a minima, entretenir la confusion, qui plus est dans un contexte où le chef de l’État, dont il est très proche, planche sur une réforme des institutions. Reste à savoir si cette mise au point suffira à éteindre la polémique

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Source: Le HuffPost