Un mandat d'arrêt contre le "rat d'hôtels" qui pillait avec une facilité déconcertante les palaces de Monaco

June 19, 2023
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Et de deux brigands qui ne nuiront plus au renom sécuritaire de la Principauté! Après la condamnation de son complice à deux ans avec sursis, le principal auteur des vols a été sanctionné à une peine identique mais ferme avec mandat d’arrêt par le tribunal correctionnel de Monaco.

Les faits avaient été commis entre le 31 juillet et le 1er août 2015.

à l’époque, ces rats d’hôtels s’étaient introduits dans plusieurs chambres de trois palaces monégasques: l’Hermitage, Le Métropole et Le Fairmont. Afin que le complice trouve tout son temps pour dérober sans être surpris argent, bijoux et montres laissés par des clients fortunés, le "commanditaire" opérait de son côté auprès de la clientèle comme du personnel avec entregent et fourberie.

Quel pillage en règle! Le voleur désigné arrachait jusqu’aux coffres-forts scellés dans les placards et les rangeait dans des valises avant de sortir des chambres. Le second n’avait plus qu’à réceptionner les "colis" afin de mieux les "exploiter" plus loin, à l’abri des regards, et s’octroyer prioritairement la plus large part du butin.

Des centaines de milliers d'euros de préjudice

Le préjudice était somme toute difficile à évaluer avec précision. L’estimation annoncée, sur deux jours et rien qu’en Principauté, comptabilise plus de 20/000 euros en numéraire et deux montres d’une valeur de 150.000 euros chacune. Mais on est certainement bien en deçà de la vérité…

Autre énigme: malgré l’effectif pléthorique d’agents de sécurité qui traînent dans les corridors des établissements hôteliers, comment ces margoulins ont-ils pu œuvrer aussi sereinement?

Entre phrases filandreuses et attitudes contrites qui frisaient l’obséquiosité, le macho du gang entourloupait ses interlocuteurs sur ses déboires éprouvés.

Le président Florestan Bellinzona lève un coin du voile à l’audience. "Ce modus operandi permettait au prévenu de se présenter comme un client contrarié par la perte de sa clé magnétique, afin d’obtenir un double pour parvenir à ses fins. D’ailleurs, sur un enregistrement vidéo du Métropole, un des voleurs arrive avec une valise à la main et repart avec un second bagage. À l’Hermitage, il est rentré dans une suite par l’intermédiaire d’une femme de chambre. Plus tard, ils seront arrêtés par la police française pour des faits identiques et incarcérés. Ils seront également écroués en Algérie [dont ils sont originaires, N.D.L.R.] pour un casse."

Emprisonné pour un casse en Algérie

D’où les raisons du retard du jugement pour des faits commis quelque huit ans auparavant. Et une sacrée renommée pour ce personnage peu recommandable.

À son palmarès judiciaire, les condamnations se suivent dès 1993 pour des vols et tentative de vol, escroqueries, usages de faux documents, conduite sans permis. Soit dix mentions sur son casier français et une en Algérie.

Pour le parquet, une personnalisation de la peine doit être mise en avant. Alors les réquisitions du premier substitut Valérie Sagné focalisent "sur le subterfuge employé. C’est-à-dire la manière perfide et hypocrite d’obtenir la remise des clés. Comme c’est ce prévenu qui a trouvé la combine pour voler, vous le condamnerez à deux ans de prison ferme. Son complice a déjà été jugé."

Le tribunal a suivi les réquisitions du ministère public, accompagnées d’un mandat d’arrêt.

Source: Nice matin