Interdiction de manifester aux abords du Stade de France : "On est sur une pente glissante du point de vue des libertés", déplore un professeur de droit public
"Les périmètres de protection ont été détournés pour protéger les oreilles du chef de l'État", fustige Serge Slama.
"On est sur une pente glissante du point de vue des libertés", déplore Serge Slama, professeur de Droit Public à l’Université Grenoble Alpes samedi 29 avril sur franceinfo. Il constate "un cumul de mesures sans précédent", après l'interdiction par la préfecture du rassemblement syndical contre la réforme des retraites aux abords du Stade de France en marge de la finale de la Coupe de France, ce samedi soir.
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Il estime que "les périmètres de protection ont été détournés, non pas pour maintenir l'ordre public ou protéger du risque terroriste, mais pour protéger les oreilles du chef de l'État". "L'autorité préfectorale fait du zèle pour protéger l'image du président de la République", insiste-t-il, prenant pour exemple "la mise à distance des personnes par rapport au chef de l'État" lors du déplacement d’Emmanuel Macron dans le Doubs, jeudi 27 avril. "Ce sont des instruments qui visent au maintien à l'ordre public ou la lutte contre le terrorisme. Absolument pas à protéger le chef de l'État de protestation", explique-t-il.
"Tout cela se fait dans une stricte illégalité." Serge Slama, professeur de Droit Public à l’Université Grenoble Alpes à franceinfo
En début de semaine, le tribunal administratif d’Orléans a suspendu l’arrêté instaurant un périmètre de protection autour du président de la République lors de son déplacement dans le Cher, tandis que ce jeudi, le préfet du Doubs a retiré son propre arrêté interdisant "les dispositifs sonores et les rassemblements" lors de la visite d’Emmanuel Macron, avant même l’audience prévue afin d’examiner le référé-liberté déposé par plusieurs associations.
Source: franceinfo