Tornade et orage de grêles : Preuilly, un petit village dévasté par une " apocalypse "

June 20, 2023
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Depuis le passage lundi après-midi de cette « tempête exceptionnelle, liée certainement au changement climatique », le maire sillonne la commune, dont les rues étaient encore jonchées de débris de tuiles et de tôles 24 heures plus tard, pour recenser les très nombreux dégâts .

« La tornade s’est concentrée sur notre village et a fait de gros dégâts, aussi bien sur le bâti que sur le massif forestier et les cultures », a déclaré mardi à l’AFP Olivier Hochedelle, maire de Preuilly, qui compte moins de 500 habitants.

Arbres réduits à l’état de simples troncs, toits soufflés, vignes broyées : « c’est l’apocalypse à Preuilly » depuis qu’un orage de grêle accompagné de vents très violents a traversé lundi ce petit village du Cher, où 80 à 90% des bâtiments ont été impactés, se désole le maire.

Heureusement, « on ne déplore aucun blessé » et « les enfants qui étaient à l’école ont suivi les consignes », souligne-t-il.

« Il n’y a plus rien »

Les exploitations agricoles ont eu moins de chance.

« On est en zone d’appellation (viticole) Reuilly. Il n’y aura pas de vin sur le secteur cette année, les vignes sont complètement hachées », tout comme les champs des agriculteurs, explique M. Hochedelle.

Sur les pieds de vigne, « il n’y a plus rien, plus de feuilles, plus de baguettes, plus rien! (...) Vous voyez comme tout a été haché par la grêle », se lamente Pauline Lucas, employée dans un domaine viticole.

« C’était apocalyptique »

« On a 100% de la récolte ruinée, c’était très intense dans un laps de temps très réduit (...) C’est apocalyptique en fait », ajoute Mme Lucas, qui revoit encore « cette espèce de fumée blanche monter et se déplacer rapidement » en faisant « comme un rideau », puis « un vent d’une violence inouïe ».

« On n’y voyait plus rien, c’était tout blanc avec la grêle qui s’est abattue », dit-elle.

Le maire de Preuilly, qui se rendait alors vers Bourges en voiture, a lui aussi « vu un grand nuage blanc arriver ». « Le premier réflexe que j’ai eu, ça a été de me protéger et après de faire demi-tour pour voir ce qui s’était passé sur la commune », raconte-t-il.

« On n’est pas fiers dans ces cas-là »

« J’ai eu un mal de chien à rejoindre la mairie car à chaque accès, la route était barrée à cause d’arbres tombés ».

« On a eu peur, on se faisait petits! On n’est pas fiers dans ces cas-là », confient William et Céline Caillet, qui s’en tirent avec « beaucoup d’infiltrations » d’eau en raison de tuiles arrachées.

« On a vu des maisons où le vent rentrait et soulevait la toiture » tellement les bourrasques étaient violentes, expliquent-ils.

« Tout est haché »

« Je suis sortie pour essayer de fermer le volet pour protéger la baie vitrée, j’ai tiré mais je suis restée bloquée entre la vitre et le volet, donc j’ai pris pas mal d’impacts de grêle sur le corps », raconte Céline.

Dans leur jardin, « il n’y a plus rien, plus de végétation, tout est haché, même des arbres qu’on avait plantés » voici une vingtaine d’années.

Source: La Voix du Nord