Fin des tarifs réglementés du gaz : "On a déjà commencé à répondre aux nombreuses questions que se posent les consommateurs", explique le Médiateur national de l’énergie
"Les offres indexées sur les prix des marchés de gros, on ne les aime pas trop. Il faut les réserver à des consommateurs très avertis", a prévenu sur franceinfo Frédérique Feriaud, la directrice générale du Médiateur national de l’énergie.
"On a déjà commencé à répondre aux nombreuses questions que se posent les consommateurs", explique Frédérique Feriaud, directrice générale du Médiateur national de l’énergie sur franceinfo ce mercredi, à neuf jours de la fin des tarifs réglementés du gaz en France. Engie dévoile, ce mercredi également, le prix de son offre de bascule, baptisée "Passerelle", qui sera automatiquement appliquée aux clients qui n'auront pas choisi une autre offre que les tarifs réglementés avant le 1er juillet.
C'est un changement que vous allez suivre de près ?
Oui, bien entendu, puisque le Médiateur national de l'énergie a dans ses missions l'information des consommateurs. Nous leur proposons un site internet energie-info.fr, avec un comparateur d'offres qui référence toutes les offres des fournisseurs d'énergie. Nous sommes aussi là pour répondre à toutes leurs questions avec un numéro vert, le 0 800 112 212. C'est un sujet qu'on suit de très près depuis plusieurs mois et sur lequel on a déjà commencé à répondre aux nombreuses questions que se posent les consommateurs de gaz.
Est-ce que le consommateur va s'y retrouver ? Est-ce qu'il y gagne ?
Ça va dépendre de la façon dont les prix vont évoluer sur les marchés. Le tarif réglementé, c'est un tarif encadré par les pouvoirs publics, donc il y avait une forme de régulation de ce tarif. Là, la Commission de régulation de l'énergie a commencé et va continuer à publier tous les mois des prix repères qui sont basés sur une formule type d'approvisionnement des fournisseurs. Ils vont permettre aux consommateurs de se repérer, comme l'indique le nom de ces prix, et de souscrire une offre qui soit à des prix comparables aux prix moyens du marché. Le tarif réglementé n'existera plus, mais il y aura toujours ce référentiel de prix repères qui permettra de s'y retrouver.
Quelles sont les offres à éviter ?
En ce moment, il y a des offres qui peuvent paraître très attractives parce que les prix du marché du gaz sont très bas. Ce sont les offres indexées sur les prix des marchés de gros, dont les prix sont extrêmement volatiles, qui peuvent être multipliés par dix ou par vingt en fonction de l'évolution des cours. Par exemple l'été dernier, les prix du gaz sur les marchés ont atteint un pic et étaient vingt fois supérieurs à ceux qu'on a pu observer depuis le début du mois. Ces offres sont extrêmement risquées en ce moment. Elles ne sont pas chères, mais ça suppose quand même de suivre tous les mois l'évolution des prix pour se prémunir d'une mauvaise surprise.
En général, les prix augmentent pendant l'hiver puisque la demande en gaz est plus forte. Si on n'y prête pas attention, on peut se retrouver avec des factures extrêmement élevées. Nous, ces offres-là, on ne les aime pas trop. Il faut les réserver à des consommateurs très avertis qui vont faire un suivi au moins le mois de l'évolution des prix du gaz
Et les offres à privilégier, à l'inverse, ce sont les offres à prix fixe ?
Comme leur nom l'indique, le prix est bloqué pendant une certaine durée, donc c'est la garantie d'une certaine stabilité. Elles peuvent être à un instant T un peu plus élevées que ce qu'on va obtenir quand on fait une simulation avec le prix repère. Par contre, si les prix augmentent sur les marchés, ça vous garantit que votre prix est bloqué. Après, on va avoir des offres qui vont être indexées sur l'indice de coût de référence publié par la CRE (Commission de régulation de l'énergie). Celles-ci vont avoir une évolution qui va être relativement encadrée, mais c'est vrai que les offres les plus sécurisantes, ce sont les offres à prix fixe. Ensuite, il y a l'offre passerelle qui est réservée aux consommateurs qui ont encore un contrat au tarif réglementé et qui n'ont pas envie de de choisir. C'est une évolution qui est très proche de l'évolution de l'indice de référence publié par la CRE.
Source: franceinfo
