Nouveau stade à Brest : les Comcom prêtes à mettre la main à la poche ?

June 21, 2023
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Claudie Balcon, présidente de Lesneven-Côtes des Légendes : « On ne peut pas se prononcer avant que le projet et son intérêt ne nous soient précisés : là, on en discutera entre maires, pour voir si on a intérêt à y aller ou pas. Après, j’entends et comprends leur démarche, et le fait que le stade n’est pas uniquement celui des Brestois. Mais les communautés de communes n’ont pas que ça à financer : aujourd’hui, il y a un autre sujet, qui est celui de l’abattoir du Faou, nous sommes également sollicitées. Il faut voir où on met nos priorités, ce qu’on peut faire en fonction de nos finances, etc. Et je pense qu’il y aura aussi une discussion entre présidents de com com : la communauté de l’Iroise va peut-être se sentir plus concernée que celle de Crozon par exemple.

On n’a pas la compétence équipements sportifs, ce qui pourrait poser problème sur le papier. Sauf si l’on considère qu’il y a un peu d’économie, des commerces dans ce dossier, voire du tourisme. Tout cela est à regarder. Mais je dois dire que j’ai un peu d’admiration pour les frères Le Saint : ce n’est pas tous les jours qu’on trouve des gens qui mettent beaucoup d’argent dans le sport. Imaginez qu’ils abandonnent demain ; qu’est-ce qu’on fera ? Rénover ce vieux stade et avoir un vieux truc pour 50 M€ ? Ça mérite vraiment réflexion ».

André Talarmin, président de Pays d’Iroise : « Jusqu’à aujourd’hui, le sport est une compétence communale : les interco’n’ont pas participé aux équipements sportifs ! Pour l’instant, on n’a pas échangé en bureau sur ce dossier-là, donc je ne veux pas m’avancer. C’est sûr que c’est un équipement structurant pour le territoire, mais aujourd’hui, Pays d’Iroise communauté ne finance pas ce type d’équipements, comme la piscine de Saint-Renan ou celle de Plougonvelin. Après, pour les salles structurantes du territoire, comme la salle omnisports de Saint-Renan, on a versé une subvention et on n’a pas voulu entrer dans un syndicat ou le fonctionnement. C’est la même chose pour le collège de Ploudalmézeau, et c’est ce qu’on va proposer pour l’abattoir du Faou, où on pourrait verser une subvention de 180 000 €. On va échanger entre nous sur ce dossier. Mais il faut d’abord que la métropole se prononce clairement : on ne va pas délibérer avant qu’ils se soient prononcés ».

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Gaëlle Nicolas, présidente de la communauté de communes de Pleyben-Châteaulin-Porzay. (Photo d’archives Le Télégramme)

Gaëlle Nicolas, présidente de la communauté de communes de Pleyben-Châteaulin-Porzay : « Cette sollicitation de la part de la ville de Brest n’a jamais été exprimée devant notre communauté de communes. De fait, on n’a jamais eu l’occasion au sein du bureau communautaire de soulever ce sujet-là. Sur le fond, sans préjuger de la position que pourraient avoir mes collègues, je suis extrêmement préoccupée par la situation financière de nos collectivités. Actuellement, c’est complexe de financer les compétences que nous avons sur le territoire, avant même d’envisager une participation financière pour des équipements autres. Depuis quelque temps, et notamment sur le budget 2023 de notre comcom, on sait qu’on a très peu de marges de manœuvre et on doit être extrêmement prudents en termes de projets d’investissements. On a levé le pied car on vient de terminer un cycle d’investissements très important : comme l’espace aquatique de notre communauté de communes, notre quote-part dans le déploiement de la fibre sur le territoire et d’autres actions très importantes pour la population. Il faut digérer tous ces investissements. Comme d’autres communautés de communes, je suis confrontée à la revalorisation de l’énergie, on fait face à une situation inédite. J’ai un bureau communautaire la semaine prochaine, j’en parlerai aux maires de la comcom. Mais je pense que le réflexe des uns et des autres sera de dire qu’on a déjà énormément d’interrogations sur le financement de nos compétences, comment envisager d’apporter un soutien sur ce type d’équipements aussi importants ? ».

Henri Billon, président de la de la communauté de communes Pays de Landivisiau. (Photo d’archives Le Télégramme)

Henri Billon, président de la communauté de communes Pays de Landivisiau : « Nous n’avons pas encore été sollicités mais nous ne sommes certainement pas fermés à la discussion autour du nouveau stade de football. Il faut qu’on nous présente le projet et que l’on en discute au sein du conseil. Évidemment, le président ne décide rien tout seul, il faut en discuter. Personnellement, je viens une ou deux fois par an au stade Francis-Le Blé. Nous avons l’habitude de discuter avec Brest Métropole, nous avons plusieurs dossiers sur la table en commun ».

Jean-François Tréguer (Pays des Abers), Patrick Leclerc (Pays de Landerneau-Daoulas), et Mickaël Kernéis (Presqu’île de Crozon, Aulne maritime) n’ont pas répondu à nos sollicitations.

Source: Le Télégramme